Parce qu’elle inspire le calme et la sérénité, l’Asie est une destination que beaucoup de voyageurs privilégient. Si la Chine, le Japon et l’Inde se révèlent être des écrins de nature et de culture incomparables, il ne faut pas oublier de visiter leurs voisins, plus discrets mais non moins séduisants, tels que le Népal, le Laos ou encore la Birmanie.
Asie

Par Emmanuelle Bons
Article originellement publié dans le Plus d’Arts et Vie #129 – Automne 2012
La cuisine thaïlandaise est réputée pour son raffinement et la subtilité de ses parfums. Difficile à définir en raison de ses différentes facettes régionales, elle révèle à travers ses multiples influences lʼhistoire tumultueuse du pays mais aussi un art de vivre tout à fait typique. Lʼharmonie, le plaisir des sens qui passe aussi bien par la vue que par le goût, constitue une part essentielle de la société thaïlandaise.
La cuisine comme reflet de l’histoire
Lorsque lʼon étudie la culture et lʼhistoire gastronomique dʼun pays, on est amené à sʼintéresser à quatre données essentielles variables selon les époques : la disponibilité des ingrédients, les méthodes de cuisson, la mise en œuvre et la transformation des ingrédients et les influences du monde extérieur. Ces éléments permettent de comprendre comment une identité culinaire se forge au fil des siècles en fonction des ressources mais aussi des dominations. Ce constat est particulièrement vrai en Thaïlande, en raison de la complexité de son histoire faite de conquêtes et de reconquêtes. Les invasions successives ont apporté à sa gastronomie une grande richesse tant dans les aliments utilisés que dans les techniques employées.

Une mosaïque de saveurs venues dʼailleurs
Jusquʼau XIVe siècle, la cuisine thaïlandaise reflétait les caractéristiques de la vie à proximité de lʼeau. Les plats étaient très simples et se composaient uniquement de poissons, de riz et de légumes relevés dʼépices et essentiellement cuit à la vapeur ou grillé.
Puis, très tôt, la péninsule malaise sʼest intégrée dans un réseau commercial maritime qui relie la Chine à lʼInde, quʼon appelle parfois la route maritime de la soie. Les influences de ces deux pays sont donc très fortes. Les Chinois apporteront la cuisson à lʼhuile et la friture à vif tandis que les Indiens laisseront leurs fameux currys.
C’est grâce au bouddhisme, né au Ve siècle en Thaïlande, que viande et poisson sont cuisinés coupés en petits morceaux.
Les piments, quant à eux, furent introduits dans la cuisine thaïlandaise à la fin du XVIIe siècle par un étonnant jeu de ricochet culinaire : les missionnaires portugais venus évangéliser les peuples asiatiques après avoir prêché la bonne parole en Amérique du Sud, en rapportèrent cette plante aujourd’hui extrêmement courante en Thaïlande.

Cependant, les Thaïlandais ont su adapter leur cuisine et remplacer certains ingrédients. Par exemple l’huile de noix de coco a supplanté la graisse de beurre pure, qui est utilisée dans la cuisine indienne, de même que le lait de noix de coco remplace les produits laitiers. Peu à peu des herbes fraîches et aromatiques ont détrôné les épices fortes notamment pour la préparation du curry thaïlandais. Sʼil est connu que les curry thaïlandais sont très relevés, la sensation de brûlure dans la bouche s’atténue plus vite que celle qui est produite par les curry des pays aux épices plus corsées.
Un véritable art de vivre
Un repas thaïlandais est très différents de ce que nous connaissons en Occident. Au lieu de servir les plats les uns après les autres, les Thaïlandais les servent tous en même temps, permettant aux convives dʼeffectuer leurs propres combinaisons de goûts. Un repas typique doit consister en une soupe, un plat au curry épicé, un “hors-dʼœuvre” accompagné de poisson et de légumes. Une salade bien épicée peut remplacer le curry. La soupe peut être aussi épicée ; dans ce cas, un plat non piquant sera substitué au curry. Il doit y avoir une harmonie de goûts et de consistances entre les différents plats et le repas dans son ensemble.
Idéalement, un repas thaïlandais se prend en commun, à deux personnes au moins. Au delà, le nombre de plats est plus important. Le plus souvent, deux convives commandent trois plats en plus de leur plat personnel de riz nature, trois prendront quatre plats, etc. Un repas thaïlandais est un mélange harmonieux dʼépicé et dʼaigre-doux et est destiné à satisfaire à la fois les yeux, le nez et le palais. Si les Thaïlandais ont adopté lʼusage de la cuillère et de la fourchette, les couteaux sont absents des tables puisque les viandes et poissons sont toujours émincés.

Un régal pour les yeux
Soulignons enfin lʼimportance prépondérante de la présentation. Les racines de gingembre conservés dans le vinaigre à la très belle couleur rosée, des fruits ou des légumes sculptés sont subtilement associés et mis en valeur afin de leur donner lʼallure de véritables œuvres dʼart. Le plaisir des yeux passe, en quelque sorte, avant la séduction du palais. Les carottes, tomates, cornichons et radis se transforment aisément en fleurs, en feuilles ou en demi-lune, voire en bouquets. Les melons et ananas deviennent des bateaux ou des paniers que lʼon peut remplir dʼaliments. Dextérité, patience, précision et goût de la perfection sont les maîtres mots de la cuisine thaïlandaise réputée pour son harmonie des saveurs, des goûts, des couleurs et des textures.
À découvrir lors du circuit Arts et Vie en Thaïlande : Les trésors du Siam
C’est à une véritable plongée au cœur du Japon traditionnel qu’Arts et Vie vous convie au fil de ce voyage Événement. À travers la visite de somptueux jardins aux flamboyantes couleurs de l’automne, ainsi que de temples et de palais séculaires, vous découvrirez les secrets de cette civilisation prestigieuse, raffinée et parfois mystérieuse. Élevé au rang d’art, le jardin japonais, fait de végétaux, de pierre et d’eau, fascine le monde occidental par son calme et sa délicatesse. Lieu de promenade mais surtout de méditation, il invite l’esprit à l’élévation et à la contemplation. Cet exceptionnel voyage de 17 jours vous propose une magnifique promenade à travers ces espaces intimes et envoûtants, ainsi qu’à une découverte des traditions préservées de ce pays singulier.

L’arbre aux enfants de l’île de Célèbes
Par Christian Chenu
L’Indonésie, avec ses grands volcans, ses rizières en terrasses, ses forêts tropicales et ses plages idylliques, a pourtant bien plus à offrir que des paysages sublimes et une nature luxuriante. Au cœur de cet archipel vivent des centaines d’ethnies différentes, aux traditions multiples et variées, qui ont construit au fil du temps un ensemble culturel éblouissant et vertigineux. La grande force du circuit Arts et Vie est de conjuguer aux îles de Java et de Bali – passage obligé des circuits touristiques –, la découverte de l’île de Célèbes (Sulawesi), authentique et surprenante. Christian Chenu nous y emmène, à la rencontre d’un peuple aux coutumes fascinantes : les Torajas.

Les Torajas et leurs traditions
Les Torajas (le peuple des hautes terres) vivent dans une région montagneuse du sud de l’île de Célèbes, au milieu des rizières de la région de Rantepao. Ils sont connus pour l’architecture très originale de leurs habitations traditionnelles, les tongkonan, au toit imitant la forme d’une coque de bateau, ainsi que pour leurs rituels funéraires ancestraux étonnants. En échange d’une offrande au défunt (une ou deux cartouches de cigarettes), on peut généralement y assister.

Chez les Torajas, on célèbre les morts par des sacrifices de buffles et de porcs, lors de banquets interminables qui durent des jours, des semaines et parfois même davantage. Car on ne meurt pas chez les Torajas. Enfin, pas tout de suite. Tant que la cérémonie n’est pas terminée, le défunt est considéré comme étant seulement malade.
Les cérémonies funéraires
La tradition veut que toute la famille et tous les proches soient présents pour les funérailles, qui rassemblent parfois jusqu’à des milliers de personnes. Comme certains peuvent habiter très loin, il faut les loger et les nourrir, et ce pendant plusieurs semaines. Ces cérémonies sont ainsi très couteuses pour la famille, qui s’endette souvent pour des années.

De plus, l’organisation de tels événements demande beaucoup de temps, aussi il faut parfois attendre plusieurs mois, voire plusieurs années après le décès d’une personne pour que ses funérailles aient lieu. Et en attendant, le « malade » reste à proximité de sa famille, qui lui rend quotidiennement visite.
L’arbre du pays Toraja

Cependant, lorsqu’il s’agit d’un bébé qui décède, c’est très différent. Dans le village de Kembira, on nous a emmenés un peu à l’écart du village au milieu de la forêt pour nous montrer cet arbre. Car ici, c’est à un arbre que sont confiés les jeunes enfants morts. Philippe Claudel le raconte dans son ouvrage : L’arbre du pays Toraja.
« Une cavité est sculptée à même le tronc de l’arbre. On y dépose le petit mort emmailloté d’un linceul. On ferme la tombe ligneuse par un entrelacs de branchages et de tissus. Au fil des ans, lentement, la chair de l’arbre se referme, gardant le corps de l’enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance de l’arbre. »
À découvrir lors du circuit Arts et Vie en Indonésie : Java, Célèbes et Bali
Les nouilles, l’autre spécialité de la Corée !
par Flavie Thouvenin
Si la cuisine du pays du Matin calme gagne en popularité ces dernières années dans nos contrées occidentales, on en connaît surtout son fameux barbecue, à la viande savoureuse, et le bibimbap, mélange de riz, de viande et de légumes, qui s’affichent à la carte de tous les restaurants coréens de l’Hexagone. Pourtant, la gastronomie coréenne a bien plus à offrir ! Parmi ses spécialités, les plats de nouilles sont légion : en soupe, en accompagnement ou en plat principal, nouilles de blé, de riz ou même de patate douce, elles se dégustent chaudes… ou froides, et parfois même glacées ! Le bibim guksu est un de ces plats de nouilles froides incontournables des tables coréennes l’été : une recette originale et rafraîchissante, simple et rapide à réaliser ! Nous vous en proposons deux versions : la plus classique, à la pâte de piment, bien épicée, et une version plus douce, à base de sauce soja, pour ceux dont les papilles craignent le feu des épices !

Bibim guksu
Ingrédients (pour 2 personnes)
Pour les nouilles et l’accompagnement
- 200 g de somyeon (fines nouilles de blé coréennes, équivalents des somen japonaises, trouvables en épicerie asiatique)
- la moitié d’un concombre (ou un petit)
- 1 œuf
- graines de sésame
Pour la sauce, version épicée
- 3 cuillères de soupe de gochujang (pâte de piment incontournable de la cuisine coréenne, trouvable en épicerie asiatique) (attention, ça pique ! pour une version moins épicée, baisser la quantité de gochujang)
- 3 cuillères à soupe de vinaigre (de riz ou de cidre)
- 3 cuillères à soupe de sucre
- 1 cuillère à soupe d’huile de sésame
- 1 cuillère à soupe de sauce soja
- 3 gousses d’ail hachées
Pour la sauce version non-épicée
- 3 cuillères à soupe de sauce soja
- 2 cuillères à soupe d’huile de sésame
- 2 cuillères à soupe de sucre
- 2 cuillères à soupe de vinaigre (de riz ou de cidre)
- 3 gousses d’ail hachées
- sel, poivre

Recette
Commencez par faire cuire l’œuf dur et coupez le concombre en julienne puis réservez l’ensemble.
Préparez la sauce : dans un bol, bien mélanger tous les ingrédients, selon que vous optiez pour l’option classique épicée, ou bien pour la version non-épicée.
Faites cuire les nouilles someyon. Attention, elles nécessitent une technique de cuisson un peu particulière. Pas de panique, c’est très simple ! Commencez par faire chauffer un grand volume d’eau. Lorsqu’elle frémit, ajoutez-y les nouilles. Quand l’eau se met à bouillir très fort, ajoutez-y un verre d’eau fraîche. Répétez l’opération une ou deux fois dès que l’eau se remet à bouillir, en prenant soin de ne pas surcuire les nouilles (4-5 minutes de cuisson suffisent).
Immédiatement après cuisson, égouttez les nouilles une première fois puis passez-les sous l’eau froide : l’idéal est de les frotter sous le jet d’eau fraîche, directement à la main. Attention à ne pas vous brûler ! Puis, bien égoutter à nouveau.
Dans un grand saladier, déposez les nouilles, versez la sauce et bien mélanger pour qu’elles soient uniformément nappées.
Il est déjà temps de dresser ! Dans des assiettes creuses ou des bols individuels, déposez une portion de nouilles puis surmontez-la de julienne de concombre, d’une moitié d’œuf dur et saupoudrez de graines de sésame. C’est prêt ! Bon appétit !
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