« Chacun a son Amérique à soi, et puis des morceaux d’une Amérique imaginaire qu’on croit être là mais qu’on ne voit pas. » Ainsi écrivait Andy Warhol dans « America », lui qui sut si bien jouer avec les symboles de cette Amérique fantasmée, du visage de Marylin à la boîte de Campbell’s Soup.
Amérique
Au Brésil, tout est démesuré : spectacle d’une nature luxuriante, interminables plages où les Cariocas aiment se donner rendez-vous, splendeurs baroques, aperçu de la culture afro-brésilienne… Ce voyage vous ouvre les portes d’un monde d’une grande richesse, à commencer par Rio, inscrite depuis 2012 au patrimoine mondial de l’Unesco pour le paysage urbain que forme sa baie légendaire.
De toutes les grandes métropoles du monde, New York est sans doute la plus fascinante et la plus attirante. À l’arrivée, taxis jaunes, avenues, buildings, grands magasins, une étrange sensation de déjà-vu, sans doute liée à toute la culture new-yorkaise qu’il nous est donnée de voir et d’entendre. Rythme endiablé, gratte-ciel vertigineux, richesse et diversité des musées : l’émerveillement est partout. Depuis Liberty Island, la statue de la Liberté vous attend, fièrement dressée, pour vous faire découvrir une ville à nulle autre pareille.
Dans un pays résolument tourné vers l’avenir et la modernité, la Louisiane apparaît comme une gardienne de l’histoire. Le jazz y rencontre la musique cajun traditionnelle, les vastes demeures des anciennes plantations de coton rappellent le passé du vieux Sud et la culture créole évoque les liens entre l’Europe et l’Amérique. On y découvre une ambiance toute particulière dans des villes qui ont conservé leur âme et leur patrimoine, au son des rythmes endiablés du festival du Vieux Carré.
Par Marie Lagrave
Outre ses multiples œuvres, Pablo Neruda (1904-1973), grand poète chilien, a laissé à la postérité trois maisons. Décorées avec soin de son vivant, transformées en musées après sa mort, elles révèlent l’univers onirique de Neruda au travers d’une myriade d’objets et de nombreuses collections rassemblées par le poète au cours de sa vie. De ces trois maisons : la Chascona à Santiago du Chili, la Sebastiana à Valparaiso, et la Isla Negra à El Quisco, cette dernière est sans doute celle où l’on ressent le plus l’âme de l’écrivain. À l’occasion d’un voyage au Chili, il y a quelques années, j’ai eu la chance de pouvoir la visiter.

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La maison du poète
À une heure de route au sud de Valparaiso, à quelques kilomètres du centre d’El Quisco, en allant vers la mer, on voit soudainement apparaitre au-dessus des toits une petite tour coiffée d’une étonnante girouette : un poisson encerclé à la manière d’une rose des vents. Nous arrivons à la Isla Negra, la demeure de Pablo Neruda, célèbre auteur chilien, prix Nobel de littérature en 1971. Cet étrange ornement n’est autre que l’emblème que s’est choisi le poète. Ici, dans cette petite commune ordinaire, à l’écart de l’agitation de la ville, il passa de longues périodes de sa vie et écrivit nombre de ses œuvres.
Lorsqu’il acquit ce lieu, en 1938, il n’y avait alors qu’une vieille bicoque sur un terrain battu par les vents. Mais la maison faisait face à l’océan Pacifique, et le terrain bordait une plage parsemée de rochers noirs. Captivé par la mer, à la recherche d’un lieu isolé pour se consacrer à l’écriture, Pablo Neruda trouva ici son refuge. Sous son influence, la simple bâtisse devint peu à peu une fascinante et exubérante demeure.
Bien qu’il n’y vécût que par intermittences – ses voyages et son exil l’ayant amené régulièrement loin du Chili – la Isla Negra fût son point d’encrage tout au long de sa vie, et le lieu où il préférait résider. Selon son souhait, il y fut même enterré à sa mort, aux côtés de Matilde Urrutia, sa dernière épouse. Leurs tombes sont visibles dans le jardin, tout près des rochers et de la mer.
Une bâtisse éclectique et excentrique


Dès notre arrivée, nous sommes frappés par l’architecture étonnante du lieu : l’ensemble est tout sauf homogène. La maison semble avoir été construite par l’ajouts successifs de petits bâtiments de styles très différents, accolés ou superposés les uns aux autres.
Une partie ressemble à une grande roulotte gitane tout en bois, soutenue par de larges roues. Une autre, couverte de lambris bleu et décorée d’une mosaïque de galets figurant des poissons, pourrait passer pour une cabane de pêcheurs. À d’autres endroits, les murs de vieille pierre évoquent une architecture plus classique. Si la maison est principalement de plein pied, labyrinthique avec ses multiples pièces en enfilade, certains espaces ont néanmoins été dotés d’un, voire de deux étages, complexifiant encore la structure de l’ensemble.
Une ode à la mer et aux voyages
Baptisée la Isla Negra par le poète pour l’isolement qu’elle lui procure et les rochers noirs qui la bordent (bien que ce ne soit nullement une île), la maison est conçue comme une ode à la mer et aux voyages, découpée partout de larges fenêtres laissant voir la majesté de l’océan. Les évocations de la mer, la navigation et les voyages sont partout, à l’extérieur comme à l’intérieur de la maison.
Grand collectionneur, Pablo Neruda y avait en effet amassé de nombreux objets collectés aux quatre coins du monde lors de ses multiples voyages : masques traditionnels, instruments de navigation, cartes anciennes, instruments de musique du monde entier… Parmi ses collections les plus extraordinaires, je me souviens notamment d’une dizaine de figures de proue d’anciens navires ainsi que d’une immense galerie de coquillages.
Le jardin également fourmille d’objets et de sculptures hétéroclites. Ici une ancienne locomotive, là une étoile en bois soutenant une volée de cloches, à proximité une ancre et un bateau qui semblent avoir été abandonnés par la mer, ailleurs un totem mapuche…


Un hommage à Pablo Neruda
Ici et là, on découvre une citation de l’écrivain gravée sur une poutre ; on lit, peint sur un mur, quelques-uns de ses plus célèbres poèmes. Son empreinte est partout à la Isla Negra. La visite permet d’appréhender son univers poétique et ses inspirations, son amour pour la mer et les voyages, son goût pour l’éclectisme et l’accumulation. On s’attendrait presque à le voir apparaitre, accoudé à une fenêtre, une pipe à la main et le regard perdu à l’horizon. C’est un voyage un peu hors du temps, et l’on en ressort comme déboussolés, la tête pleine de poésie.
À découvrir lors du circuit au Chili : Entre cordillère et Pacifique
Crédits photos : © M. Lagrave
Par Flavie Thouvenin
« New York, c’est une ville debout » observait Ferdinand à son arrivée aux États-Unis dans le Voyage au bout de la nuit. Droite comme un i, toute en « raideur » comme le soulignait si justement Céline, New York est une jungle de gratte-ciel, un paysage de bitume qui ne laisse personne indifférent. Il faut dire que sans même l’avoir foulée, déjà on la connaît. Elle est de ces villes mythiques qui vivent dans l’imaginaire collectif, avec ses taxis jaunes, ses néons criards de Times Square, ses vendeurs de hot dog, ses klaxons des berlines et l’échos de ses ambulances… Lorsqu’on y pose enfin le pied, elle ne cesse de nous fasciner. Et pour prendre la mesure de son immensité, rien de tel que de prendre de la hauteur ! À la faveur de deux séjours dans la Grosse Pomme (elle a un goût de reviens-y), j’ai pu tester les 5 observatoires ouverts à ce jour : suivez le guide !
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Top of the Rock, le classique indémodable
Situé au sommet d’un des 19 buildings qui forment le complexe du Rockefeller Center, l’observatoire du Top of the Rock a ouvert ses portes au public en 2005 pour s’imposer très vite sur le podium des incontournables de tout séjour dans la Grosse Pomme. Sur trois niveaux de terrasse, on y profite d’une vue imprenable et dégagée à 360° sur toute la ville : à couper le souffle ! Là-haut, à vous les clichés mythiques de l’Empire State Building !
Pour qui ?
Un incontournable de tout séjour ! C’est le chouchou des touristes, des habitués comme locaux, et pour cause : une vue spectaculaire, dont on ne s’en lasse jamais !
Quand ?
Depuis le matin jusqu’au coucher du soleil ! Un seul petit bémol : de nuit, au nord, Central Park dans la pénombre devient une grande tache noire à l’horizon. Tôt le matin, à l’ouverture, quand les touristes ne jouent pas encore des coudes, voilà sans doute le meilleur moment pour en profiter.

L’Empire State Building, le plus mythique des gratte-ciel new yorkais
Pas de doute : la star de la skyline new yorkaise, c’est lui ! Car New York ne serait pas tout à fait New York sans l’Empire State Building, ce gratte-ciel de 381 m de haut inauguré en 1931 après seulement 410 jours de construction ! Une prouesse technique qui le hissa pour plusieurs décennies au rang de plus haut immeuble du monde.
Avec son style Art déco typique des années 30, ce colosse de béton et d’acier flanqué de sa flèche qui perce le ciel new yorkais ne laisse personne indifférent. Il faut dire que c’est un monument de la culture populaire : au cinéma, dans les séries, la littérature, la musique, ou encore les jeux vidéo… sa silhouette caractéristique est devenue à elle seule le symbole de la ville. Au 86e étage, son observatoire offre une vue imprenable sur la Grosse Pomme depuis 1931, un record !
Pour qui ?
Difficile de résister à l’appel de l’Empire : au-delà de sa vue, c’est une tranche d’histoire qu’on vient y goûter. À l’intérieur, dès le lobby, son décor Art déco nous en met plein la vue. Une exposition permanente revient sur la genèse des lieux, avec de nombreuses images d’archives de sa construction. Une expérience complète qui nous plonge au cœur de l’histoire de la ville et nous fait remonter le temps. Son seul défaut : là-haut, on ne le voit pas !!
Quand ?
Je garde un souvenir émerveillé de sa vue de nuit : le halo des néons de Times Square, les dorures du Chrysler Building, le scintillement des buildings illuminés à la nuit tombée… inoubliable ! De jour, par beau temps, on peut voir le New Jersey et jusqu’à l’océan Atlantique !

Summit One Vanderbuilt, une expérience hors du commun
Vue à 360°, expérience immersive artistique et futuriste, temple vitré à la suraccumulation de miroirs pour le plus grand plaisir des amateurs de selfie et de décors « instagramable », le dernier né des observatoires new yorkais, ouvert en 2021, est assurément le plus branché ! Pour y accéder, il faudra s’armer d’un peu de patience : le Summit attire les foules, réservation indispensable. Une fois en haut, si on joue un peu des coudes, le spectacle est au rendez-vous : sur 3 étages, comprenant une terrasse extérieure, une vue imprenable sur le quartier de Midtown, au plus près de ses buildings iconiques. Une visite pleine de surprises déjà hissée au rang d’incontournable de tout séjour new yorkais !
Pour qui ?
En famille, pour en mettre plein la vue aux plus jeunes, pour ceux qui n’en sont pas à leur premier séjour, pour les curieux, pour ceux qui ne craignent pas la foule… mais aussi pour les amoureux de l’Empire et du Chrysler Building voisins sur lesquels il offre des vues plongeantes à couper le souffle !
Quand ?
Au coucher du soleil, pour profiter de la vue avec la lumière si particulière de la fin de journée qui se reflète sur ses murs miroitants, et regarder la ville s’illuminer petit à petit sous nos yeux tout en sirotant un délicieux cocktail au bar (avec modération) : magique !

The Edge, pour le frisson
Dans le quartier ultra-moderne d’Hudson Yards, l’observatoire The Edge, ouvert en 2020, propose un point de vue original depuis sa plateforme triangulaire qui s’élève au-dessus du vide, à 335 mètres de hauteur, la plus haute d’Occident !
Avec sa pointe entourée de baies vitrées et un plancher de verre qui laisse voir la rue sous ses pieds, cet observatoire vertigineux s’offre à ceux qui ont le cœur bien accroché ! Pour les amateurs de sensations fortes, pourquoi ne pas tenter l’attraction « City Climb » ? Solidement harnaché et strictement encadré, on vous propose une petite grimpette le long de la crète du gratte-ciel (à près de 380 m de hauteur !) pour ensuite vous inviter à vous pencher au-dessus du vide depuis la plateforme finale… Une expérience hors du commun définitivement réservée aux plus courageux (j’ai passé mon tour…) !
Pour qui ?
Les plus téméraires et ceux qui ont déjà plusieurs séjours dans la Grosse Pomme à leur actif apprécieront sa vue inédite sur l’ouest de Manhattan, l’Hudson River et le New Jersey.
Quand ?
La vue s’y apprécie à tout moment de la journée, mais le matin reste encore le moment le plus agréable pour éviter la foule et profiter pleinement des lieux.

One World Trade Center Observatory, New York sous un autre angle
En lieu et place des anciennes tours du World Trade Center, la tour OWO – pour One World Trade Center – s’élève à 541 m au-dessus du sol depuis Ground Zero, émouvant lieu de mémoire pour les victimes des attentats du 11 septembre 2001.
Plus qu’une simple plateforme d’observation, l’observatoire de la Freedom Tower, ainsi qu’on la surnomme, promet un véritable show à l’américaine dès la grimpette à bord de son ascenseur ultra-rapide (je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher votre éventuelle visite !). Au 100e étage du gratte-ciel le plus élevé de la ville, une vue imprenable, notamment sur la pointe sud de Manhattan et la baie de New York, veillée par la fameuse statue de la Liberté.
Pour qui?
Les habitués de New York, ceux qui ont déjà fait les classiques Top of the Rock et Empire, ou tout simplement ceux qui cherchent un point de vue différent sur la ville.
Quand?
L’après-midi ou la fin de journée, au coucher du soleil, offrent les plus belles vues. Attention, pour les photographes amateurs : l’observatoire ne dispose pas de terrasse extérieure, les baies vitrées compliquent donc la prise de vue. Une fois la nuit tombée, difficile d’éviter les reflets… et le matin, les jours de très beau temps, le soleil empêche de bien profiter de la vue nord sur tout Manhattan.
Découvrez New York et visitez l’observatoire du Top of the Rock lors de nos programmes « New York, la Big Apple » et « New York en famille »
Par Marie Lagrave
No, une publicité contre Pinochet
Sorti sur les écrans en 2012, le film de Pablo Larraín, No, retrace, de manière romancée, le référendum chilien de 1988 qui aboutit à la démission de Augusto Pinochet et au retour de la démocratie au Chili. Centré sur la campagne du « Non » au maintien au pouvoir du Général, menée par le publicitaire René Saavedra, c’est un film en apparence enjoué, à l’image des spots publicitaires qui parcourent l’œuvre, mais qui révèle aussi beaucoup des problématiques du Chili actuel. Ce film trouve de plus une résonance particulière au regard des événements récents, après les importantes manifestations d’octobre 2019 et alors que les discussions pour doter le pays d’une nouvelle constitution s’enlisent.
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Un référendum historique
Le 11 mars 1990, Augusto Pinochet et Patricio Aylwin se serrent la main devant les télévisions du monde entier. Le premier, dirigeant le Chili d’une main de fer depuis le coup d’État du 11 septembre 1973, vient de céder pacifiquement le pouvoir au second, élu démocratiquement quelques mois plus tôt. Le Chili ainsi est officiellement libéré de la dictature militaire qui opprimait le pays depuis près de 17 ans.
Cette passation de pouvoir était en réalité attendue depuis deux ans. En 1988, en effet, Pinochet avait organisé un plébiscite laissant les Chiliens décider de son maintien au pouvoir. Certain de gagner, il pensait ainsi asseoir son pouvoir et légitimer son autorité au regard de l’opinion internationale, mais ce référendum, contre toute attente, fit basculer le régime.
Un film enjoué, reflet de la victoire de la démocratie sur la peur
Pablo Larraín a réalisé ce film à la fois autour et à l’image de la campagne du « Non », conçue par René Saavedra, et pensée comme une campagne de pub aux accents joyeux et colorés et aux hymnes entêtants. Plutôt que de rappeler l’horreur et les crimes du régime de Pinochet, « peu vendeurs » aux yeux du publicitaire, l’accent fut mis sur l’optimisme, l’humour, avec la joie comme leitmotiv et l’arc-en-ciel pour symbole.

Les spots publicitaires et les documents d’archives émaillent le film, tourné avec des caméras analogiques de 1983, afin de créer un rendu homogène. Images historiques et fiction se mêlent ainsi sans qu’on puisse vraiment les distinguer. Ces choix jouent beaucoup sur l’esthétisme du film, un peu « kitsch » avec son format presque carré, ses couleurs désaturées, et son iconographie bien ancrée dans les années 80.
La publicité peut-elle vraiment servir la démocratie ?
En apparence enjoué, le film interroge cependant en filigrane sur la place de la publicité dans la société chilienne. René Saavedra y est dépeint comme un jeune néo-libéral américanisé qui, s’il a d’abord connu l’exil, s’est ensuite beaucoup enrichi sous la dictature. Difficile alors de ne pas songer aux « Chicago Boys », ce groupe d’économistes ultra-libéraux formés aux États-Unis qui influencèrent grandement la politique de Pinochet. Ce que ce film montre finalement, c’est certes la victoire de la démocratie sur la dictature, mais c’est surtout la victoire du marketing sur les idéaux. Les dernières images du film sont d’ailleurs un miroir de la première séquence, comme si, finalement, rien n’avait véritablement changé.
Pablo Larraín dira lui-même : « Mon film dit que la publicité est quelque chose d’incroyablement dangereux. Elle a aidé à changer le destin de notre pays : mais nous avons aussi été les outils du capitalisme et le Chili est devenu un centre commercial géant, détenu par moins d’une dizaine de personnes. La pub est comme une arme, vous pouvez vous en servir pour combattre, ou vous blesser avec. »
Découvrir notre circuit au Chili « Entre cordillère et Pacifique »
par Emmanuelle Bons
Si la crise climatique, les questions énergétiques et l’urgence de repenser les pratiques touristiques occupent une large part de l’espace sociétal, il reste parfois difficile de saisir les conséquences concrètes et à courts termes de ces problématiques. Arts et Vie vous propose donc un tour du monde des trésors culturels mis en danger par la main de l’homme afin de poser un regard lucide et éclairé sur la planète. Loin de tout pessimisme, cette série d’articles a pour ambition de sensibiliser et d’alerter sur l’importance d’agir ensemble à tous niveaux pour freiner des phénomènes que l’on espère réversibles.
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Les Galápagos, un paradis en danger
Les Galápagos constituent un archipel unique, un lieu hors du temps, dont la flore et surtout la faune, merveilleusement préservées, constituent un laboratoire vivant inestimable. Si ces terres éloignées d’environ 1 000 km de la côte équatorienne ont été découvertes en 1535, elles ne furent pas colonisées avant les années 1800 en raison de leur caractère inhospitalier. Malheureusement, ce grand isolement n’a pas suffi à ces îles pour être épargnées par la pollution qui menace de plus en plus sérieusement ce fragile et précieux écosystème.
Une terre refuge
Composés de 13 îles principales, de 6 îles plus petites et de 107 rochers et îlots, les Galápagos constituent un refuge pour de nombreuses espèces parfois uniques en leur genre et restent un territoire d’investigation pour les chercheurs. Tortues géantes, iguanes terrestres, manchots, fous à pieds bleus, otaries… Une faune si préservée qu’elle inspira la théorie de l’évolution à Darwin après son séjour en 1835. Cette réserve unique en son genre mérite donc une surveillance accrue en raison des dangers que l’activité humaine, même éloignée, fait peser sur ce fragile écosystème.

Des déchets venus de loin
L’augmentation de la quantité de déchets dans les grandes métropoles et leur mauvaise gestion menacent les territoires et les eaux des Galápagos. Les ordures dégradées en microparticules de plastique arrivent en effet à pénétrer l’organisme des animaux marins, affectant leur santé à court ou moyen terme. Ces déchets affectent également l’écosystème fragile de l’archipel, y compris le long des côtes des îles inhabitées où ils sont rapportés par les courants marins. Il n’est pas rare d’observer des bêtes emmêlées dans des filets, des sacs en plastique, ou même étouffés après avoir avalé des déchets flottants. Ce triste constat invite à nous interroger sur nos modes de consommation et en particulier sur les détritus que nous produisons au quotidien qui peuvent causer de graves dommage à des milliers de kilomètres de nous.
La pêche
La surpêche et la pêche illégale à grande échelle constituent également de sérieuses menaces pour l’écosystème marin si fragile des îles Galápagos. Un conflit majeur notamment oppose les autorités équatoriennes et les pêcheurs chinois, dont les normes de pêche sont totalement contraires à celles édictée par l’Équateur. En s’introduisant dans les eaux territoriales de l’Équateur ou trop proches des Galápagos, les bateaux chinois font courir de graves dangers à l’archipel en ne respectant pas par exemple la saisonnalité, en surexploitant les calamars ou en pratiquant la pêche au requin. Malgré les rappels à l’ordre, les autorités chinoises ne semblent pas prendre conscience des conséquences d’un tel comportement et violent l’esprit de la loi qui protège la réserve marine.

Un tourisme raisonné
Fort heureusement de nombreuses mesures de sauvegarde permettent de protéger l’archipel, comme notamment le développement d’un tourisme responsable, accueillant peu de visiteurs simultanément, dans des hôtels de petite dimension. Ainsi, Walter Bustos, directeur du parc national des Galápagos précise “Les particularités environnementales, sociales et biologiques de ce lieu unique nous obligent à fixer un plafond, à gérer le tourisme à partir de l’offre, et non à partir de la demande”. Visiter ces îles aujourd’hui répond à de multiples exigences qui assurent la protection de l’écosystème, tout en permettant une partie du financement des plans de sauvegarde.
Une température des eaux préservée (pour le moment)
Sur l’ensemble du globe, l’élévation de la température des océans de 2 °C par rapport à sa moyenne, associée à l’absorption accrue du dioxyde de carbone émis par l’homme, provoque une acidification océanique qui menace tous les écosystèmes. Fort heureusement les Galápagos sont encore préservées de ce phénomène grâce à un courant océanique froid qui va d’ouest en est. Tant que ces eaux continueront à refroidir l’océan, les coraux, véritables clés de voûte de la chaîne alimentaire, seront préservés. Impossible cependant pour les scientifiques de prévoir jusqu’à quand ce courant froid prédominera, d’autant plus que le courant El Niño vient, quant à lui, régulièrement réchauffer la température des eaux des Galápagos.

À découvrir avec le circuit Arts et Vie : Paysages équatoriens

À l’assaut du Salar d’Uyuni
Par Catherine Lecomte
Du Pérou à la Bolivie, le circuit Arts et Vie « Route des Incas » conjugue, à très haute altitude, découverte des vestiges d’une des plus grandes civilisations précolombienne et splendeurs naturelles de l’Altiplano. Parmi ses dernières, suspendu à 3 660 m de haut, se trouve le Salar d’Uyuni : le plus grand désert de sel au monde et ses immensités d’un blanc immaculé. Catherine Lecomte, qui a eu, il y a quelques années, l’opportunité d’accompagner un groupe lors de ce grand périple, nous raconte sa rencontre avec le Salar.

Le Salar d’Uyuni à la saison des pluies
Au sud de la Bolivie, près de la frontière chilienne, le Salar d’Uyuni s’étend sur plus de 10 000 km2. À la saison sèche, c’est un immense plateau de sel, entièrement blanc et parfaitement plat, à la surface duquel se dessinent des milliers de formes polygonales, dues au phénomène d’évaporation. Au milieu de cette gigantesque mer de sel, quelques “îles” recouvertes de cactus affleurent, dont la célèbre Incahuasi, la « maison de l’Inca » et l’on aperçoit au loin le volcan Tunapa.

À la saison des pluies cependant, le Salar change parfois de visage. Recouvert d’eau, il se transforme alors en un gigantesque miroir. Le paysage, déjà impressionnant le reste de l’année, devient à ce moment-là absolument fabuleux. C’était le cas lors de notre séjour dans le Salar.
La traversée du miroir
Nous étions arrivés la veille à Uyuni, une petite bourgade toute proche du Salar dont elle partage le nom. Le matin, nous prîmes place à bord des véhicules 4×4 qui devaient nous emmener au cœur du Salar, la journée entière étant consacrée à sa découverte et son exploration.

Les chauffeurs de 4×4 nous conduisirent d’abord à travers une route de sel affleurant l’eau. Le paysage, déjà, était sublime. Cependant, les 4×4 ralentirent rapidement avant de s’arrêter devant une large étendue d’eau. Là, nos chauffeurs s’amusèrent à nous faire croire qu’il serait impossible de traverser le Salar inondé… juste avant de “se jeter à l’eau” ! Le ciel s’y reflétant, nous ne pouvions évaluer la profondeur de l’eau, qui ne recouvrait la couche de sel en réalité que de quelques centimètres.
Passé un moment de stupeur, notre expédition reprit son cours pour notre plus grand plaisir. Nous ouvrions de grands yeux pour essayer de capter au mieux la beauté du lieu, d’autant plus éblouissante que nous avions cru un instant en être privés.
Un site en danger
Malheureusement pour ces fabuleux paysages, le sol du Salar d’Uyuni dissimule de nombreuses richesses qui attirent les convoitises… La collecte du sel du désert est, pour sa part, suffisamment limitée pour ne pas risquer d’épuiser cet immense gisement qu’est le Salar.

Cependant, la région regorge également de lithium, un métal servant notamment à la fabrication – en constante augmentation – de piles électriques et batteries rechargeables… L’exploitation de cet « or blanc » dans le Salar laisse à craindre que ce superbe endroit ne disparaisse petit à petit, et l’on ne peut qu’espérer que des mesures de protection soient rapidement mises en place.
Découvrir le circuit Arts et Vie au Pérou et en Bolivie : « Route des Incas »
Par Marie Lagrave
Publié originellement dans le Plus #166 (Été 2021)

En 1872, alors qu’il n’est que très peu question de préservation de la nature en Europe, les États-Unis inventent, à Yellowstone, le concept des parcs nationaux. Des espaces naturels, protégés de l’exploitation humaine, qui appartiendront à la nation toute entière, et dont le peuple et les générations futures pourront jouir. Aujourd’hui, les États-Unis en comptent 63 (le petit dernier de la famille, New River Gorge, a été créé en 2020 !), assurant la protection de paysages fabuleux, d’une faune et d’une flore incommensurable. Le concept s’est ensuite propagé dans le monde entier, créant des milliers de parcs nationaux. Retour sur cette invention qui allie écologie et tourisme, ainsi que sur les conflits et contradictions qui émaillent son histoire.
À lire également : notre fiche pays sur les États-Unis
Les paysages américains, une fierté nationale
En 1776, 13 colonies du Nouveau Monde proclament leur indépendance contre la souveraineté britannique. Il s’agit, bien sûr, de la naissance des États-Unis, qui s’agrandiront par la suite en fédérant de nouveaux États jusqu’à former, au début du xxe siècle, le pays que nous connaissons aujourd’hui.
Rapidement, au sein de cette très jeune nation encore en formation, les intellectuels prennent conscience du caractère exceptionnel des paysages qui sont peu à peu découverts, notamment à l’Ouest. L’histoire des États-Unis se construit sur la conquête de ces immensités sauvages, et le fameux terme de “wilderness” devient un élément fondamental de l’identité américaine.
L’idée naît alors que la nature constitue un patrimoine au même titre que la culture, et que la majesté des paysages américains peut bien rivaliser avec la flamboyante culture européenne. Ainsi, Thomas Jefferson, rédacteur incontournable de la Déclaration d’indépendance, puis troisième président des États-Unis, déclare dès 1784 : “Si ce n’est sa culture, la nature de l’Amérique au moins doit faire l’admiration du monde”.

George Catlin, un peintre au secours de la nature
En 1842, George Catlin, peintre indianiste et ethnologue, publie le récit de 8 ans d’exploration de l’Ouest américain. Une partie de son ouvrage s’intéresse au sort des bisons des grandes plaines, menacés par la chasse intensive et le commerce de leur fourrure. Il y critique également l’exploitation des Amérindiens, payés en whisky par les colons pour tuer massivement cet animal qu’ils chassaient autrefois de manière traditionnelle – pour sa fourrure, mais également pour sa viande et même ses os, qui servaient à la fabrication d’outils.
Dans un souci de protection des bisons comme des populations autochtones, George Catlin réclame alors un “parc de la nation, contenant hommes et bêtes à la fois, dans toute la vigueur et la fraîcheur de leur beauté naturelle”. C’est la première fois qu’est formulée l’idée d’un parc préservant la nature et appartenant à la nation ; et cette définition jettera les bases de ce que deviendront ensuite les parcs nationaux.
Des premières expéditions à la création du parc national de Yellowstone
Dès le début du XIXe siècle, quelques trappeurs et chercheurs d’or s’aventurent jusqu’à Yellowstone, mais le récit qu’ils en font n’est perçu que comme divagations et fantasmagories par leurs contemporains : les paysages qu’ils décrivent semblent bien trop merveilleux pour être réels. Il faudra attendre 1869 et l’expédition Cook-Folsom-Peterson pour que la communauté scientifique ne commence vraiment à s’intéresser à la région. Les trois explorateurs, partis seuls, découvrent Yellowstone et tentent de cartographier l’endroit. À leur retour, c’est une autre expédition, bien plus importante, constituée à la fois de scientifiques, de militaires et d’entrepreneurs qui est envoyé corroborer leurs dires. Abasourdis par la beauté du lieu, ils seront les premiers à demander la protection de Yellowstone.

The Castle Geyser, Yellowstone National Park, de Thomas Moran © Amon Carter Museum of American Art, Fort Worth, Texas
Une troisième expédition est alors mandatée, financée par le gouvernement. Parmi ses membres, outre de nombreux scientifiques, on comptera Thomas Moran, un peintre – encore –, ainsi que William Henry Jackson, un photographe, qui ramenèrent de nombreuses images de Yellowstone et contribuèrent grandement à sa popularité. Ces tableaux et photographies furent d’ailleurs présentés au Congrès américain afin de faire accepter la protection de la région.
En 1872, le président Ulysses Grant signe le décret faisant de Yellowstone le premier parc national américain, un lieu “exempt d’exploitation mercantile, voué à la satisfaction du peuple”. D’autres initiatives de préservation des espaces naturels avaient vu le jour auparavant, aux États-Unis et ailleurs, mais jamais au niveau fédéral, jamais sur un territoire aussi vaste et sans jamais atteindre le degré de protection et de valorisation d’un parc national.
John Muir et la préservation à tout prix de la nature

Un autre homme apportera sa patte à l’édifice : John Muir. Écrivain, il est aujourd’hui considéré comme le père des parcs nationaux et l’un des précurseurs de l’écologie. Il passera une grande partie de sa vie à lutter pour la préservation des espaces naturels et joua un rôle essentiel dans la création du deuxième parc national des États-Unis, Yosemite, en 1890. Il lutta également par la suite activement contre la création du barrage de la vallée d’Hetch Hetchy, à l’intérieur du parc. Ses nombreux écrits servirent de base à la législation de tous les parcs nationaux des États-Unis.
Partisan de la sanctuarisation de la nature, il avait une conception très protectrice des parcs nationaux et, il faut le dire, quelque peu entachée de racisme. Afin de conserver une utopique nature vierge, jamais altérée par la main de l’homme, il tenta d’écarter toute activité humaine sur leurs sols. Ainsi, de nombreuses tribus amérindiennes se virent chassées des terres où ils avaient toujours vécu, déportés en périphérie des parcs, avec interdiction d’utiliser la moindre ressource naturelle à l’intérieur du périmètre protégé.

L’explosion du tourisme
Ces expulsions furent d’autant plus injustes que, parallèlement, de nombreuses infrastructures furent peu à peu mises en place afin de favoriser le tourisme. En effet, la vocation première des parcs nationaux a toujours été de permettre aux Américains de profiter de leur patrimoine naturel. La création des premiers parcs est de plus très liée à l’arrivée du chemin de fer transcontinental quelques années auparavant.
Les compagnies ferroviaires ont en effet financé de nombreuses expéditions qui ont mené à la création des parcs nationaux. Elles utilisèrent ensuite leur image afin de promouvoir leur propre activité par le biais d’affiches, de peintures, de photographies… qui vont, à leur tour, grandement populariser les parcs. C’est une véritable émulation qui se créée peu à peu autour des parcs nationaux, aujourd’hui encore non démentie.
Réservés aux élites dans un premier temps, ce sont aujourd’hui plus de 300 millions de visiteurs qui viennent les parcourir chaque année. Routes, parkings, chemins de randonnée, centres d’information – voire, dans les parcs les plus fréquentés, hôtels, restaurants et espaces de loisirs – seront peu à peu construits, parfois au détriment de la préservation de la faune et de la flore.
Entre préservation, tourisme et pédagogie : un équilibre difficile à maintenir
La réalité des parcs nationaux est multiple et complexe. L’accueil d’un nombre de touristes toujours croissant est un défi pour la préservation des espaces naturels mais c’est aussi un formidable outil pour faire prendre conscience de la beauté et de la fragilité de la nature. Depuis 1916, les parcs nationaux américains sont gérés par le National Park Service, l’accès aux parcs nationaux est payant (ce qui n’est pas le cas en France) et les entrées représentent une aide conséquente pour l’entretien du site.
Chaque parc possède au moins un centre d’information présentant sa faune, sa flore et ses spécificités géologiques. De plus, de nombreux rangers peuvent renseigner les visiteurs. Bien souvent, les infrastructures sont regroupées dans des zones spécifiques afin de concentrer le public et permettre une fréquentation moindre des autres espaces. La plupart des parcs comprennent même une zone, “wilderness area”, dont l’accès est strictement interdit au public. De manière générale, la visite des lieux est très réglementée afin de ne pas nuire à la faune et la flore – et gare aux contrevenants, l’amende risque d’être salée !
C’est là à la fois l’essence et le défi des parcs nationaux, non seulement aux États-Unis mais également dans le monde : maintenir un équilibre entre préservation, tourisme et pédagogie.
Découvrir les parc nationaux américains lors de nos circuits : Les parcs des Rocheuses américaines, Grand Ouest et Découverte de l’Ouest américain

Les États-Unis : le grand melting pot !
Par Emmanuelle Bons

Les États-Unis demeurent pour nombre de voyageurs une destination mythique. Depuis le XIXe siècle et l’émergence du mythe de l’American dream, ce pays cristallise les rêves de modernité et d’espaces sauvages du vieux continent. Des gratte-ciel new-yorkais aux paysages désertiques du Grand Ouest, en passant par l’architecture et les traditions du “Vieux Sud”, les États-Unis évoquent immédiatement une foule d’images des plus spectaculaires. Ses décors et sa culture exercent une réelle fascination et sa diversité incite à visiter toutes ses régions…
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CARTE D’IDENTITÉ
Capitale : Washington
Superficie : 9 833 517 km²
Nombre d’habitants : 331 449 281 habitants (en 2020)
Fuseau horaire : UTC de -4 à -7 (4 fuseaux horaires entre la côte Est et la côte Ouest)
Monnaie : le dollar américain
Langues : il n’y a étonnamment pas de langue officielle au niveau fédéral mais l’anglais reste le plus parlé à travers le pays.
Météo : il est quasiment impossible de résumer ici toute la diversité des climat d’un pays aussi vaste que les États-Unis. Néanmoins, certaines tendances sont remarquables avec une côte Nord-Est très froide l’hiver et chaude l’été, une zone subtropicale en Louisiane et en Floride, un climat désertique dans les terres de l’Ouest, tandis que le sud de la Californie bénéficie de températures douces quelles que soient les saisons, avec de faibles précipitations.
LES INCONTOURNABLES DES ÉTATS-UNIS
Ellis Island à New-York

Petite île située à seulement 11 km de Manhattan, Ellis Island constituait la porte d’entrée inévitable pour tous les migrants européens qui avaient choisi de tenter leur chance en Amérique de la fin du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle. Ce centre d’accueil évoque aujourd’hui avec émotion les espoirs d’une vie meilleure de tous ces émigrés, tout en rappelant leur traitement souvent inhumain.
À découvrir lors de nos séjours : la Big Apple et New-York en famille
Le quartier du Vieux Carré à la Nouvelle Orléans

Ce quartier historique de la Nouvelle-Orléans rappelle les origines françaises de la ville conçue par Jean Baptiste Le Moyne de Bienville. Au fil de ses rues colorées où les balcons de fer forgé d’influence espagnole apportent une délicieuse note surannée, on découvre l’histoire tumultueuse de cette région. Ici se mêlent en harmonie l’empreinte française, les immigrations cadienne, caribéenne, mais aussi africaine, le tout au son d’un air de jazz qui y est né.
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Louisiane, le pays des bayous et Si le Sud m’était conté
Antelope Canyon

Avec son camaïeu de couleurs orange, ocre et rouge, cette curiosité rocheuse située dans la réserve de la Nation Navajo constitue l’un des trésors naturels les plus étonnants de l’Ouest américain. Cette gorge découverte seulement en 1931 par une jeune bergère indienne offre un spectacle saisissant avec ses formes et ses couleurs ocrées. Le grès poli par l’eau et les vents depuis des centaines d’années a créé ce lieu étonnant qui se compose de 2 canyons : Upper Antelope Canyon (au sud) d’accès facile et pour tout public et Lower Antelope Canyon plus “sportif”. Surtout ne pas oublier son appareil photo : les clichés seront forcément spectaculaires !
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Las Vegas

Surnommée “la ville qui ne dort jamais”, Las Vegas constitue certainement la plus étonnante cité des États-Unis ! Né dans les années 1930 en plein désert aride grâce à la construction du barrage Hoover et surtout grâce à la légalisation des jeux d’argent en 1931, ce petit village prit son essor dans les années 1960-1970 autour du célèbre Strip, l’artère principale autour de laquelle est organisée toute la ville. La profusion de néons, d’hôtels aux architectures délirantes et l’ambiance surréaliste qui y règne font de cette “Cité des Pêchés” un incontournable de tout voyage dans l’Ouest américain !
À découvrir lors de nos circuits :
Découverte de l’Ouest américain et Grand Ouest
Le pont de San Francisco

Le pont du Golden Gate ouvre les portes spectaculaires de la baie de San Francisco. Cet impressionnant ouvrage devenu légendaire fut construit entre 1933 et 1937 afin de relier San Francisco à Sausalito, située à la pointe sud de la péninsule du comté de Marin. Avec ses 2,7 km de long et ses 227 m de hauteur, il demeure l’un des ponts suspendus les plus hauts au monde ! Pour l’anecdote, il doit sa couleur rouge si célèbre à la couche anticorrosion de protection qui fut appliquée sur son acier et que l’on décida de garder !
Découvrir tous les voyages Arts et Vie aux États-Unis
« Frida Kahlo, au-delà des apparences »
Par Marie Lagrave

Depuis le 15 septembre, une foule plus dense qu’à l’accoutumée se presse aux abords du Palais Galliera, le musée de la Mode de la ville de Paris, situé dans le XVIe arrondissement. Il faut dire que le musée présente en ce moment – et jusqu’au 5 mars – une exposition dédiée à l’immense peintre mexicaine Frida Kahlo. Musée de la mode oblige, il n’est ici pas tellement question de ses tableaux, restés pour la plupart au Mexique ou aux États-Unis, mais bien davantage de la façon dont l’artiste a, toute sa vie durant, façonné son identité et son image, notamment au travers des robes traditionnelles mexicaines qu’elle aimait porter. Une exposition très attendue et fortement plébiscitée qui permet d’approcher l’intimité de Frida Kahlo, aujourd’hui devenue une icône internationale.
Conçue en étroite collaboration avec le Museo Frida Kahlo au Mexique, l’exposition dévoile plus de 200 objets provenant de la fameuse Casa Azul qui vit naître et mourir la célèbre peintre. Au fil des salles, on découvre des photographies la représentant, sa correspondance, les ex-votos qu’elle collectionnait, et bien sûr ses vêtements, bijoux et cosmétiques, ainsi que ses corsets et prothèses médicaux, transformés en véritables supports d’expression artistique. Quelques croquis et tableaux de l’artiste ponctuent le parcours, mais ils restent rares : ce n’est pas là le sujet de l’exposition. De même, si le nom de Diego Rivera, son mari, est bien sûr évoqué, on ne s’y attarde pas, et Frida Kahlo reste la star incontestée. L’exposition débute par un parcours biographique pour nous faire ensuite découvrir comment Frida Kahlo a composé son identité au travers de son handicap, de ses tenues et de ses portraits photographiques.
Une galerie courbe pour un parcours biographique

« Je suis née ici »
Arrivée au Palais Galliera, je m’arrête un instant pour apprécier son étonnante architecture qui oscille entre une géométrie rigoureuse côté jardin et sa façade sur rue en demi-cercle. Après un peu d’attente, j’accède à l’exposition : un court film de Frida Kahlo sert d’introduction, puis le parcours débute dans une longue galerie en courbe, un long couloir arrondi.
« Je suis née ici » : c’est quasiment par ces mots que le parcours de l’exposition commence, soulignant l’attachement de Frida Kahlo à ses racines et au Mexique. Les photos de famille se succèdent, dévoilant ses origines métissées, et montrant Frida enfant, prenant déjà la pose pour son père, photographe de métier. Mais l’enfance de Frida Kahlo, c’est aussi la poliomyélite, maladie qui atrophie sa jambe droite et dont elle gardera des séquelles toute sa vie ; puis son terrible accident de bus alors qu’elle n’a que 15 ans, et qui fera basculer toute son existence. Cet accident apparait d’ailleurs dans l’exposition par un dessin saisissant de Frida Kahlo, presque un croquis, où plusieurs scènes se superposent.
« Je suis née ici » représente également la Casa Azul, où Frida Kahlo naquit et vécut toute sa vie, si l’on excepte ses voyages. Après son mariage, elle y vit avec Diego Riviera, et si la maison accueille les amours et les discordes du couple, elle n’en reste pas un moins un refuge pour Frida Kahlo qui la décore avec soin. Parmi les objets présentés, la collection d’ex-votos notamment, attire mon attention. Source d’inspiration pour l’artiste, ils témoignent de sa passion pour l’art populaire, les thèmes religieux et les traditions mexicaines.
Voyages et correspondance
Le parcours continue, toujours dans cette étonnante galerie courbe, et m’entraine dans deux des voyages de Frida Kahlo. Frida suit tout d’abord Diego aux États-Unis, où ils séjourneront 2 ans, d’abord à New York puis à Détroit. Bien que fascinée par sa modernité, Frida apprécie peu le pays qu’elle surnomme « Gringolandia ». À Détroit, en outre, elle subit une fausse couche traumatisante. Elle peint cependant lors de son séjour plusieurs de ses chefs-d’œuvre.
Quelques années plus tard, Frida Kahlo est invitée à Paris par André Breton qui prépare une exposition en son honneur. Cependant, ses tableaux ne seront finalement exposés qu’au milieu d’autres œuvres mexicaines. C’est une grande déception pour l’artiste, qui dans sa correspondance, s’en prend vivement à Breton et aux surréalistes.
Ces deux voyages permettent néanmoins à Frida Kahlo de faire de nombreuses rencontres, et de lier des amitiés qu’elle entretient par une abondante correspondance. Les lettres échangées avec ses relations viennent clore ce parcours biographique.
De grandes salles pour comprendre la construction de son image
Infirmité et créativité

Après ce long parcours dans cette étroite galerie, j’apprécie les volumes de la salle qui s’ouvre ensuite, sans doute la plus poignante de l’exposition. Ici sont exposés, en ligne, différents corsets portés par Frida Kahlo. Soutiens de son corps brisé, réceptacles de sa douleur, ils témoignent de sa santé de plus en plus fragile. Portés tout au long de sa vie, ils font partie intégrante de sa personne : loin de chercher à les dissimuler, elle les a représentés et mis en scène dans nombre de ses tableaux, comme des allégories de ses souffrances. Certains sont également devenus des supports artistiques. Elle a peint sur l’un la faucille et le marteau, symboles de son attachement au Parti Communiste ; ici, le fœtus de l’enfant qu’elle n’a jamais pu avoir ; sur un autre, une colonne brisée, reflet de sa propre colonne vertébrale…

D’autres dispositifs médicaux sont également exposés, et notamment une prothèse orthopédique, utilisée après l’amputation de sa jambe droite. Admirablement conçue, elle figure une véritable jambe, ornée d’une magnifique botte rouge sur laquelle trône un dragon asiatique. Malgré son handicap, Frida Kahlo n’a en effet jamais cessé d’apporter un soin extrême à ses tenues. Elle les portait comme un véritable étendard de sa personnalité hors du commun, de sa mexicanité et de sa féminité.
Tenues et portraits photographiques

La salle suivante, justement, permet d’admirer quelques-unes des plus belles parures de l’artiste. Bijoux et cosmétiques s’exposent de part et d’autre tandis que de superbes robes trônent au centre de la pièce. La plupart sont des jupes et tuniques traditionnelles mexicaines, brodée de couleurs vives, emblématiques de la région de Tehantepec. L’amplitude des jupes permettaient à Frida de dissimuler ses jambes, tandis que les motifs chatoyants des tuniques mettaient en valeur son buste et la faisait paraitre plus grande. Ces tenues sont devenues un marqueur essentiel de l’identité de l’artiste, qui les portait jusqu’à son chevalet, ce dont témoignent photos et taches de peinture.
Habituée à poser pour son père dès le plus jeune âge, Frida Kahlo conserve ensuite le désir de se faire prendre en photo et de composer son image. Les portraits d’elle sont nombreux et extrêmement variés, pris par différents photographes. Dans cette salle habitée par ses robes, tout un pan de mur est consacré à ces photos. On y voit Frida parée de ses plus beaux atours, dont certains sont visibles dans la pièce. Ces portraits ont fait le tour du monde, et son image si reconnaissable a contribué à faire d’elle une véritable icône, internationalement reconnue.

À l’étage : des créations de haute couture inspirées par Frida Kahlo
Jusqu’au 31 décembre 2022, une exposition-capsule située à l’étage, permet de compléter le parcours. Dans cette dernière salle, sont exposées des créations de haute couture inspirées par l’artiste mexicaine. De nombreux créateurs de mode ont en effet voulu rendre hommage à son style unique, que ce soit au travers de robes d’inspiration tehuana, de motifs mexicains chatoyants ou par l’utilisation de corsets orthopédiques. Ce dernier espace permet de mesurer l’influence de l’artiste sur la mode contemporaine et d’apprécier la variété des interprétations de son style.
À découvrir lors de la journée culturelle : Le Mexique à Paris

Par Emmanuelle Bons
Véritable melting pot de saveurs venues des quatre coins du monde, la gastronomie argentine n’en finira pas de vous séduire ! Des mets les plus raffinés aux plats simples et traditionnels venus du terroir, elle se déguste accompagnée d’un des célèbres vins locaux, aux accents chargés de soleil. De quoi agrémenter savoureusement votre voyage culturel dans ce pays à la fois sauvage et raffiné.
L’effet bœuf

Sur cette terre aux vastes étendues fertiles, la star incontestée des assiettes est le bœuf ! Ses immenses troupeaux trouvent en effet dans la pampa de formidables espaces de liberté qui confèrent à leur viande un goût inimitable ! Là-bas, les énormes pièces sont essentiellement cuisinées au grill ou au barbecue, appelé asado. Une vraie institution ! Appétits d’oiseaux s’abstenir : il est fréquent de servir des portions de 180 g ! Sans doute faut-il apprendre à partager avec ses compagnons de voyage si vous vous savez petit mangeur ! Pensez également à commander un ou plusieurs accompagnements à part, la viande est usuellement servie seule.
L’influence espagnole
Comme dans nombre de pays d’Amérique latine, l’arrivée massive des conquistadors espagnols à partir du XVIe siècle a fortement influencé les us et coutumes culinaires en Argentine. C’est à eux que l’on doit tout d’abord l’implantation de la race bovine jusqu’alors inconnue sur ce continent. De cet élevage découle une multitude de plats tels que les empanadas qui s’accommodent de mille façons plus ou moins épicées (attention aux palais les plus sensibles). On y rencontre également quelques spécialités typiquement ibériques comme la paella ou tout simplement le jambon cru, dont la recette séculaire a traversé l’Atlantique !
Saveurs d’ici et d’ailleurs

Avec l’explosion de son immigration au début du XXe siècle, l’Argentine a vu l’éventail de ses spécialités culinaires considérablement s’élargir. L’arrivée massive d’Italiens entre 1857 et 1940 a notamment coïncidé avec l’apparition des pâtes, de la pizza, des gnocchis et de l’escalope milanaise qui font aujourd’hui partie du patrimoine gastronomique local. Et ce n’est pas tout ! On rencontre pêle-mêle à Buenos Aires : falafels, viennoiseries mais aussi choucroute et saucisses typiquement allemandes ! Côté sucré, il ne faut pas passer à côté du dulce de leche qui se marie merveilleusement avec des tartines, des crêpes, des biscuits ou se consomme… à la cuillère pour les plus gourmands !
Héritage indien
L’un des seuls héritages culinaires venus des civilisations précolombiennes reste en Argentine le thé mate. Cette infusion de feuille issus de la Yerba Maté récoltée dans le nord du pays, y est sans doute plus répandue que le café et s’y consomme à toute heure de la journée. Un véritable rituel entoure sa préparation dans une calebasse, même si les sachets unidoses sont aujourd’hui largement répandus. Ses afficionados ne tarissent pas d’éloges quant à ses vertus pour la santé grâce à ses agents antioxydants notamment.
Vin de soleil

On ne peut aborder la gastronomie argentine sans évoquer son vin, aujourd’hui mondialement reconnu. C’est assez étonnamment aux Jésuites venus évangéliser le nouveau monde que l’on doit l’importation des premiers plans de vigne dans le pays. Leur pieuse intention de produire du vin de messe a rapidement été supplanté par les plaisirs de l’alcool mais il faudra attendre le début du XXe siècle pour qu’un agronome français n’introduise de grands cépages français (Malbec, Cabernet, Pinot, Sémillon, Merlot et Chardonnay) qui y trouveront des conditions idéales pour s’épanouir. Contrairement à la coutume française qui désigne les vins en fonction de leur région géographique (Bordeaux, Côte du Rhône…), on vous proposera toujours de choisir votre boisson en fonction de son cépage, le plus souvent Malbec ou Cabernet. Quant à l’habitude de certains Argentins de couper leur vin rouge avec de l’eau gazeuse ou des sodas, nous détournerons poliment le regard ou tenterons l’aventure. C’est aussi ça voyager : oser de nouvelles expériences en tous genres !!
À découvrir avec les circuits Arts et Vie : Immensités argentines et Terre de feu et Patagonie
Faire un voyage culturel aux Amériques avec Arts et Vie, c’est aller à la rencontre de lieux mythiques et de paysages grandioses dont la littérature, la photographie et le cinéma firent leurs plus beaux décors. Vous pourrez découvrir New York, cette « ville debout » dont parle Céline, épousant le regard ébloui de Bardamu dans le « Voyage au bout de la nuit ». Broadway et Harlem, les gratte-ciels, la statue de la Liberté, Ellis Island, Brooklyn Bridge et Central Park sont les emblèmes les plus connus de cette ville du melting-pot et du rêve américain. Plus au sud, en Louisiane, vous remonterez les rives du Mississippi, vous vous immergerez dans les marais et les bayous et irez à la découverte de Natchez, ville la plus ancienne de l’État du Mississippi et ancien établissement français faisant le commerce du tabac. Ce sont ces Indiens du Natchez décrits par Chateaubriand dans « Atala » qui furent à l’origine du goût romantique pour l’exotisme du Nouveau Monde. Faire un voyage culturel aux États-Unis, c’est aussi partir à la conquête du Grand Ouest, celui des pionniers, des chercheurs d’or, des cow-boys et des mormons. À la frontière entre l’Arizona et l’Utah, voici Monument Valley, réserve des Navajos faite de mesas et buttes de grès ocre aux formes humaines ou animales dressés vers le ciel. C’est dans ce paysage onirique comme peuplé de totems que John Ford tourna « La Chevauchée fantastique », « La Charge héroïque » et « La Prisonnière du désert ». Visiter l’Ouest lointain, c’est aussi découvrir le Parc national de Yellowstone, avec son grand canyon, ses geysers bouillonnants, ses nombreuses chutes d’eau et ses immenses troupeaux de bisons qui peuplaient jadis les Grandes Plaines. Dans l’Utah, enfin, Salt Lake City, avec le Tabernacle (1867), l’Assembly Hall (1880) et le Temple (1893), entretient la mémoire des premiers pionniers mormons. L’Amérique du Sud offre, elle aussi, des découvertes d’une richesse exceptionnelle. Steppes désertes de Patagonie, paysages de la Terre de Feu, mythique détroit de Magellan. Au Mexique, un voyage culturel vous fera découvrir la peinture naïve et forte de Frida Kahlo et l’éblouissant raffinement des civilisations précolombiennes aztèques et mayas. Palenque, dans l’État du Chiapas, est célèbre pour ses vestiges architecturaux et sculpturaux qui témoignent du raffinement incomparable de l’art maya et d’une maîtrise sans égale de la construction. Les bas-reliefs de Palenque et la statuaire de Copán dénotent un sens de l’observation du corps humain digne de l’art grec classique. L’architecture, quant à elle, se caractérise par des bâtiments harmonieux et légers : sommés de toits voûtés, ils sont rendus encore plus longilignes par une crête faîtière. Au Pérou, entre lacs et volcans et villages flottants du lac Titicaca, vous découvrirez CuZco, ancienne capitale de l’empire Inca, fondée selon la légende par Manco Cápac, fils du dieu Soleil. Perché sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu sur le versant oriental des Andes centrales, le Machu Picchu abrite près de deux cents vestiges qui composent un centre religieux, cérémoniel, astronomique et agricole exceptionnel situé sur une crête escarpée et sillonnée de terrasses en pierre. L’architecture massive et raffinée du Machu Picchu se marie avec l’environnement accidenté dont elle semble être l’extension naturelle. Se rendre aux Amériques, enfin, c’est aussi visiter Cuba, parcourir ses ruelles colorées et goûter à ses musiques nonchalantes, et se rendre aux Caraïbes pour y admirer des paysages majestueux : les chutes du Carbet et la baie des Saintes en Guadeloupe, la montagne Pelée et le luxuriant jardin botanique de Balata à Fort-de-France.