Amérique

« Chacun a son Amérique à soi, et puis des morceaux d’une Amérique imaginaire qu’on croit être là mais qu’on ne voit pas. » Ainsi écrivait Andy Warhol dans « America », lui qui sut si bien jouer avec les symboles de cette Amérique fantasmée, du visage de Marylin à la boîte de Campbell’s Soup.

32 voyage(s) trouvé(s)
Colombie
Fiche-pays – la Colombie

Par Marie Lagrave

Longtemps associée à la violence des narcotrafiquants et des FARC, la Colombie s’ouvre aujourd’hui au tourisme, révélant un pays à l’hospitalité chaleureuse et aux richesses insoupçonnées. Le voyageur y découvre des petites villes pleines de charme, où l’on se sent en sécurité et accueilli avec une bienveillance sincère. On est conquis par les paysages naturels grandioses de ce pays montagneux, au climat tropical et à la flore luxuriante. Mais la richesse historique et culturelle du pays n’est pas en reste. Des villes au passé colonial aux sites archéologiques préhispaniques, en passant par l’héritage littéraire de Gabriel García Márquez, la Colombie dévoile un patrimoine unique. La musique y est omniprésente, tout comme l’artisanat coloré et le street art, qui habille chaque ville de fresques vibrantes, véritables reflets de l’âme colombienne.

Vue sur le fleuve Magdalena en Colombie
Vue sur le fleuve Magdalena ©C. Lecomte

CARTE D’IDENTITÉ

  • Capitale : Bogotá

  • Superficie : 1 141 748 km2

  • Nombre d’habitants : 51 266 000 habitants (en 2020)

  • Fuseau horaire : UTC-5 (6 h de décalage horaire avec la France en été, 7 h en hiver)

  • Monnaie : le peso colombien

  • Langues : La langue officielle du pays est l’espagnol (castillan), parlée par presque tous les Colombiens. Il existe cependant également de nombreux dialectes créoles, dont certains ont valeur de langue régionale officielle.

  • Météo : La Colombie possède un climat tropical, chaud et humide. Il y a deux saisons : l’hiver (de novembre à mars), correspond à la saison sèche, plus favorable au tourisme ; tandis que la saison des pluies (d’avril à octobre), plus ou moins marquée selon les régions, peut-être assez extrême. Les températures restent néanmoins sensiblement les mêmes tout au long de l’année, bien qu’assez différentes selon l’altitude, avec plus de 25 °C sur la côte caraïbe, mais 14 °C en moyenne à Bogotá, située à 2 600 m d’altitude.

LES INCONTOURNABLES DE LA COLOMBIE

Carthagène des Indes, joyau colonial et militaire

Carthagène des Indes Colombie architecture coloniale
Vue sur Carthagène ©J. Durant

Fondée en 1533, Carthagène des Indes est considérée comme la plus importante ville d’architecture militaire d’Amérique Latine. Sa vieille ville, classée à l’Unesco, a conservé le charme de l’architecture coloniale : églises et maisons d’époque, rues pavées, balcons fleuris et places animées, le tout entouré de remparts rappelant sa place stratégique dans l’expansion de l’Empire espagnol. Aujourd’hui, ce lieu historique vibre au rythme des marchés, de la musique et des cafés, offrant une atmosphère unique, entre histoire et douceur caribéenne. À chaque coin de rue, on retrouve les décors qui ont inspiré Gabriel García Márquez l’atmosphère unique de deux de ses romans : L’amour au temps du choléra et De l’amour et autres démons.

Le musée de l’Or de Bogotá

Le musée de l’Or de Bogotá possède la plus importante collection d’orfèvrerie préhispanique au monde. Il présente ainsi de nombreux chefs-d’œuvre témoignant du raffinement artistique et des techniques sophistiquées développées par les civilisations indigènes de l’actuelle Colombie, dont les Muiscas, les Quimbayas, les Taironas… Les différentes collections permettent également d’appréhender la signification spirituelle et sociale des objets exposés. Ouvert en 1959, puis fermé pour rénovation pendant près de 10 ans, il a réouvert en 2009 avec une muséographie entièrement repensée, un parcours immersif et interactif ainsi que des installations modernes et pédagogiques.

Découvrir quelques objets représentatifs des collections du musée

San Augustin, entre vestiges préhispaniques et culture du café

Fleurs de café en Colombie
Une fleur de café ©J.-C. Valantin
stèle funéraire dans le parc archéologique de San Agustín en Colombie
Dans le parc archéologique de San Agustín ©C. Lecomte

Niché au cœur des paysages verdoyants du sud de la Colombie, San Agustín est réputé pour ses sites archéologiques exceptionnels, inscrits à l’Unesco. Ce territoire concentre en effet de vastes ensembles funéraires, avec de nombreuses stèles, statues et sarcophages monolithiques. Ces vestiges exceptionnels, issus d’une civilisation précolombienne méconnue, sont empreints de mystère : ils témoignent de croyances et de rituels énigmatiques, dont le sens exact échappe encore aux archéologues.

Mais San Agustín est également l’un des hauts lieux d’une des activités les plus emblématiques de la Colombie : la culture du café. Grâce à un climat favorable et des terres fertiles, la région participe à l’essor de ce secteur clé de l’économie nationale. Les plantations locales, inscrites dans un savoir-faire ancestral, contribuent à faire du café colombien l’un des plus réputés au monde.

Le canyon de Chicamocha, merveille de la nature

Situé dans le nord du pays, le canyon de Chicamocha est le second plus grand canyon au monde. Sculpté par la rivière du même nom, il s’étend sur près de 230 kilomètres, avec des parois pouvant atteindre 2 000 mètres de profondeur. Ce paysage grandiose, où la nature régne en maître, offre des panoramas vertigineux. Longé par une route panoramique, où de nombreux points de vue ont été aménagés, le canyon dévoile toute une diversité de paysages : les gorges, très étroites à certains endroits, vont s’élargissant à d’autres, donnant une impression d’immensité absolument stupéfiante.

L'AVIS DE NOTRE SPÉCIALISTE

Béatrice Bailloux, forfaitiste-coordinatrice en charge de la Colombie :

Danseuses dans les rues de Cartagène en Colombie
Danseuse dans les rues de Cartagène © J. Durand

« Je suis tombée amoureuse de ce pays grâce à l’hospitalité des Colombiens, leur extrême gentillesse et leur joie de vivre. Partout nous avons été accueillis par des exclamations enjouées « Bienvenidos ! Bienvenidos ! » et partout nous nous sommes sentis comme chez nous. Contrairement aux idées reçues, je ne me suis jamais sentie en insécurité. Bien sûr, la situation politique reste compliquée, et les guides l’exposent d’ailleurs sans faux-semblants, mais en tant que touriste, je n’ai jamais ressenti de danger. Mis à part à Bogota où certains quartiers restent risqués, j’ai pu me promener partout, y compris seule, le soir, sans aucun problème. C’est un pays encore préservé du tourisme de masse qui accueille les visiteurs avec plaisir et que l’on quitte avec l’envie d’y revenir. »

Découvrir le circuit Arts et Vie en Colombie : Eldorado colombien

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Pérou
L’Inti Raymi, la fierté du peuple inca

par Josiane Bellevue

J’appartenais à ces sceptiques, à ceux que le tourisme de masse a laissés désabusés, qui observent le folklore avec un œil distant, presque cynique. Pour moi, la fête du Soleil à Cuzco était l’un de ces spectacles conçus pour des globe-trotters en quête d’une culture édulcorée et artificielle. Pourtant, une chose me retenait : ce n’est pas dans les habitudes d’Arts et Vie de tomber dans le piège des artifices. Leurs circuits sont authentiques, loin des mises en scène pour touristes. Alors, j’ai décidé de laisser mes préjugés à l’hôtel et de me joindre au groupe pour assister à cette cérémonie. Et je dois bien l’admettre : je n’ai pas été déçue.

Un cadre spectaculaire

Je me tenais là, sur la place principale de Cuzco, la Plaza de Armas, entouré d’une foule bigarrée et joyeuse, dans l’attente du grand événement : l’Inti Raymi, la fête du Soleil. Ce jour-là, le cœur de l’ancienne capitale inca battait au rythme des tambours ancestraux. Autour de moi, les murs de pierre, taillés avec une précision presque divine, semblaient murmurer les échos d’un passé grandiose, tandis que les sommets andins observaient, impassibles, la renaissance d’une tradition vieille de plusieurs siècles.

Le parfum de l’encens flottait dans l’air, se mêlant à celui des fleurs colorées disposées avec soin le long des rues pavées. Des chants quechuas s’élevaient, comme une incantation à l’astre solaire, invoquant la protection des dieux sur la terre et ses habitants. Devant nous, des centaines de danseurs vêtus de costumes éclatants défilaient, chacun représentant une province de l’empire, leurs mouvements coordonnés formant une chorégraphie d’une beauté saisissante.

Pendant la fête du Soleil à Cuzco
Pendant la fête du Soleil à Cuzco © J.-C. Chambet

La splendeur de l’Inca

Soudain, le cortège royal apparut. Porté sur une litière d’or étincelant, l’Inca, réincarnation vivante du Soleil, avançait lentement vers le temple de Sacsayhuamán, accompagné de sa suite majestueuse. Son visage, impassible, semblait refléter toute la sagesse de ses ancêtres. La foule, dans un silence respectueux, s’ouvrit pour laisser passer ce souverain légendaire, incarnant l’alliance sacrée entre les hommes et les dieux.

 

Le défilé nous conduisit jusqu’aux imposantes ruines de Sacsayhuamán, où le rituel culmina. Là, sur cette esplanade ouverte sur les cieux, l’Inca adressa une prière au Soleil, levant les bras vers le ciel pour capter ses premiers rayons. Nos sièges sur les gradins bien placés réservés par Arts et Vie nous permettent de jouir du spectacle sans bousculade.

Je ressentis alors l’intensité spirituelle de ce moment : il ne s’agissait pas simplement d’une reconstitution historique, mais d’un acte vivant, vibrant, enraciné dans la terre et le ciel. Les offrandes furent déposées : du maïs, de la chicha, des feuilles de coca, tous des symboles de prospérité.

Pendant la fête du Soleil à Cuzco

L’âme d’un peuple

La journée s’acheva dans une explosion de couleurs et de joie. Musiques, danses et rires résonnaient encore dans les rues de Cuzco. En me retournant une dernière fois vers Sacsayhuamán, je ressentis profondément la force de cette tradition, à la fois célébration du passé et témoignage d’une identité vivante, toujours vibrante au cœur des Andes.

 

Ce jour-là, j’avais touché du doigt l’âme d’un peuple et d’une culture qui, malgré les siècles, continue de vivre à travers chaque battement de tambour, chaque rayon de soleil, et chaque pierre des temples sacrés.


Pour les Péruviens, l’Inti Raymi représente bien plus qu’une simple festivité : c’est une manière de renouer avec leur passé, de maintenir vivantes les traditions ancestrales, et de célébrer une identité qui, malgré la colonisation et la modernisation, reste profondément ancrée dans l’histoire inca. Cet événement est donc un puissant symbole d’appartenance culturelle et de transmission des racines préhispaniques aux nouvelles générations.

 

Assistez vous aussi à cette expérience unique avec Arts et Vie au cours de notre programme : Route des Incas

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Canada
Les parcs nationaux canadiens : un patrimoine naturel fabuleux

Par Marie Lagrave

Un lac d’eau turquoise bordé de sapins et surplombé par de hauts sommets escarpés. D’immenses étendues de forêts d’érables rougeoyants à l’automne. Une immense cascade aux eaux tumultueuses… Voici les représentations dignes de carte postale qui viennent immédiatement à l’esprit lorsqu’on évoque le Canada. Il faut dire que la beauté sauvage et la diversité des paysages sont l’un des plus grands attraits du pays. Aussi il n’est pas étonnant que la préservation de la nature soit devenue un enjeu touristique, et que le Canada ait rapidement créé un vaste réseau de parcs nationaux permettant de protéger et de valoriser ses trésors naturels.

Le lac Moraine, dans le parc national de Banff
Le lac Moraine, dans le parc national de Banff © M. Briot

La naissance des parcs nationaux canadiens

Les Canadiens furent parmi les premiers à emboiter le pas des États-Unis après la création du parc national de Yellowstone en 1872, dans un contexte similaire d’expansion vers l’Ouest. En 1883, trois employés du chemin-de-fer du Canadien Pacifique découvrirent des sources thermales au mont Sulphur, dans les Rocheuses. Leur proximité avec la ligne ferroviaire représentait une superbe opportunité pour le Canadien Pacifique : en faisant des sources une attraction touristique de premier plan, l’entreprise s’assurait une fréquentation stable et régulière de la ligne.

 

S’inspirant des États-Unis, le gouvernement canadien décida dès 1885 de faire de ces sources une propriété de l’État, pour que tous les Canadiens puissent en profiter. La réserve Banff Hot Springs fut alors créée, devenant le troisième parc national au monde. Devant le succès de ce premier parc, d’autres furent rapidement créés : de 1886 à 1895, trois nouvelles réserves virent le jour dans l’Ouest canadien.

Vue sur le lac Louise, dans le parc national de Banff
Vue sur le lac Louise, dans le parc national de Banff © M. Lagrave

La création d’un réseau de parcs nationaux

En 1911, la Commission des parcs nationaux fut créée afin d’administrer le réseau qui commençait à se mettre en place. Puis, en 1930, le Parlement adopta la Loi sur les parcs nationaux du Canada, qui définit leur mission de protection des ressources naturelles et de valorisation touristique. Le principe directif des parcs nationaux est alors clairement énoncé : ils sont « créés à l’intention du peuple canadien pour son bienfait, son agrément et l’enrichissement de ses connaissances […]. Ils doivent être entretenus et utilisés de façon à rester intacts pour les générations futures. »

 

Au fil des décennies, le réseau des parcs nationaux s’étendirent pour protéger divers écosystèmes emblématiques du pays, des montagnes aux forêts boréales, des prairies aux côtes. Aujourd’hui, 48 parcs nationaux et réserves de parcs sont protégés sous l’égide de Parcs Canada, l’agence gouvernementale responsable de leur gestion.

La question des peuples autochtones

Les parcs nationaux canadiens entretiennent des liens complexes avec les peuples autochtones, dont les territoires ancestraux sont souvent au cœur de ces espaces protégés. Bien avant la création des parcs, ces terres étaient habitées et utilisées par des communautés autochtones pour la chasse, la pêche et des activités culturelles et spirituelles. L’établissement des parcs, notamment au début du XXe siècle, a souvent entraîné des expulsions et des restrictions d’accès pour ces populations.

Cependant, depuis plusieurs décennies, le Canada reconnaît le préjudice subi et collabore de plus en plus avec les nations autochtones pour gérer ces territoires. De nombreux parcs, comme le parc national de Jasper ou celui de Forillon, s’engagent aujourd’hui à intégrer le savoir traditionnel autochtone dans la gestion des écosystèmes, tout en reconnaissant les droits ancestraux. Ces initiatives visent à restaurer un équilibre, où la protection de la nature et le respect des cultures autochtones peuvent coexister harmonieusement.

Découvrir les parcs nationaux canadiens avec Arts et Vie (côté Ouest)

Le parc national de Banff

Le parc national de Banff, le plus ancien du Canada, est l’une des destinations les plus emblématiques du pays. Situé au cœur des Rocheuses, il est renommé pour ses montagnes impressionnantes, ses glaciers étincelants et ses lacs d’un bleu saisissant. Les célèbres lacs Louise et Moraine notamment sont les véritables stars du parc. Le village de Banff, point de départ de l’exploration du parc, quant à lui, est une jolie petite ville thermale, très touristique.

Le parc national de Jasper

Le lac Pyramide, dans le parc national de Jasper
Le lac Pyramide, dans le parc national de Jasper © B. Metzdorf

Le parc national de Jasper, voisin de Banff, est le plus grand parc des Rocheuses canadiennes. Plus sauvage que Banff, il offre des paysages tout aussi impressionnants, avec des glaciers gigantesques, des lacs couleur émeraude et des forêts épaisses. Il est notamment célèbre pour accueillir l’île de Spirit Island, sur le lac Maligne, l’un des endroits les plus photographiés du Canada.

Le parc national de Yoho

Le petit frère de Banff et Jasper n’a rien a envier aux parcs les plus connus des Rocheuses ! Moins fréquenté, le parc national de Yoho abrite de véritables merveilles naturelles telles que les chutes Takakkaw, l’une des plus hautes du Canada, le lac Emerald, réputé pour ses eaux d’un vert émeraude saisissant, ou encore le superbe pont naturel Kick Horse Shoe.

Le lac Emerald, dans le parc national de Yoho
Le lac Emerald, dans le parc national de Yoho © M. Melloul

À découvrir lors du circuit Arts et Vie : Splendeurs naturelles de l’Ouest canadien

Découvrir les parcs nationaux canadiens avec Arts et Vie (côté Est)

Le parc national de Forillon

Situé à l’extrémité de la péninsule gaspésienne, le parc national de Forillon offre de sublimes paysages côtiers. De belles falaises couvertes de forêt surplombent le golfe du Saint-Laurent, et il n’est pas rare d’y apercevoir baleines, phoques ou oiseaux marins. Forillon apporte aussi le témoignage de l’histoire humaine, notamment à Grande-Grave, village historique de pêcheurs, typique de la Gaspésie.

Dans le parc national de Forillon
Dans le parc national de Forillon © J.-F. Tourniquet

Le parc national de Miguasha

Le parc national de Miguasha, également en situé Gaspésie, est un lieu tout à fait particulier. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce parc est célèbre pour ses fossiles remarquablement bien conservés datant du Dévonien, une période géologique vieille de plus de 380 millions d’années. Les visiteurs peuvent explorer le musée du parc, où des expositions présentent ces fossiles uniques, ou bien parcourir le site de fouilles.

Le parc national de Miguasha

Le parc national de Miguasha, également en situé Gaspésie, est un lieu tout à fait particulier. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce parc est célèbre pour ses fossiles remarquablement bien conservés datant du Dévonien, une période géologique vieille de plus de 380 millions d’années. Les visiteurs peuvent explorer le musée du parc, où des expositions présentent ces fossiles uniques, ou bien parcourir le site de fouilles.

Le parc national du Bic

Sur les rives du fleuve Saint-Laurent, le parc national du Bic charme par ses paysages de baies paisibles, de caps rocheux et d’îlots escarpés. Ce parc est le paradis des amoureux de la faune : on peut y observer des phoques qui se prélassent sur les rochers, tandis que les cormorans et les aigles pêcheurs survolent les falaises.

Le parc national de Bic
Le parc national de Bic ©J.-P. Levrault

À découvrir lors du circuit Arts et Vie : Sur les rives du Saint-Laurent

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États-Unis
1 voyage, 3 regards : la Louisiane

Par Marie Lagrave

Article originellement publié dans le Plus d’Arts et Vie #166 (Printemps 2022)

 

Si New York et les parcs nationaux de l’Ouest américain sont sans conteste les destinations privilégiées des voyageurs découvrant les États-Unis, il est une autre région, tout aussi fascinante, permettant d’approcher autrement le pays de l’Oncle Sam. Moins fréquentée des touristes internationaux, c’est un autre visage des États-Unis, authentique et singulier, que la Louisiane permet d’entrevoir.

Jackson Square, à La Nouvelle-Orléans
Jackson Square, à La Nouvelle-Orléans ©S. Bichard

Bien loin des plaines sauvages du Grand Ouest, c’est ici un paysage de forêts et de marécages, de rivières tortueuses et de chênes centenaires qui se dessine devant les yeux du voyageur. Colonisée par la France, passée sous domination hispanique, puis enfin vendue aux États-Unis, la Louisiane révèle une histoire complexe et une identité riche d’une multitude d’influences. État du Sud profond marqué par le faste des plantations et l’horreur de l’esclavage, c’est aussi le berceau du jazz dont les rythmes trépidants enflamment La Nouvelle-Orléans.

À lire également : Fiche-pays – États-Unis

Les bayous peuplés d’oiseaux et d’alligators

Située au bord du golfe du Mexique, la Louisiane est baignée par les eaux du Mississippi, ses méandres, ses innombrables bras et affluents, et surtout le gigantesque delta qu’il forme avant de se jeter dans la mer. Il s’agit du second plus grand delta au monde, après celui du Gange. À son contact, s’étendant sur tout le sud de la Louisiane, ce sont plus d’une dizaine de milliers de kilomètres carrés de marécages où l’on distingue avec peine la terre et l’eau. Un véritable dédale de cours d’eau tortueux où l’on se déplace surtout en bateau, et où il vaut mieux bien connaître les lieux !

Grâce au Mississippi, ces bayous, puisque c’est ainsi qu’on les nomme, sont majoritairement constitués d’eau douce, à la différence des mangroves traditionnelles. C’est un écosystème complexe, menacé par la montée des eaux, tributaire du cycle des marées, des sédiments apportés par le fleuve et de la densité de la végétation. Celle-ci compose un paysage luxuriant. Les pieds dans l’eau, cyprès chauves et palétuviers sont couverts de mousse espagnole qui ondule dans le vent. Effleurant la surface, les jacinthes d’eau s’épanouissent et forment, au printemps, un tapis de fleurs violettes.

Paysage des bayous
Paysage des bayous ©O. Tastavin

Ce tableau sylvestre fourmille de vie. Les alligators, bien sûr, qui ont fait la célébrité de la région, y barbotent tranquillement. Mais les bayous regorgent également de tortues, de serpents, de grenouilles… Avec plus de 300 espèces d’oiseaux répertoriées, telles que le pélican brun, la spatule rosée ou le pygargue à tête blanche, c’est un véritable paradis pour les ornithologues… Mais également pour les amateurs de fruits de mer ! Crevettes, crabes et poissons en tous genres prolifèrent en effet dans les eaux brunes du bayou, et finissent au menu de tous les restaurants de la région – à la sauce cajun, bien sûr !

Des colons français aux Cajuns, l’histoire d’une région francophone

La colonisation française

Non, vous ne rêvez pas, on parle bien français en Louisiane ! L’histoire commence en 1682, quand René-Robert Cavelier de La Salle découvre le delta du Mississippi. Il prend alors possession d’un immense territoire, au nom de la France. En l’honneur de Louis XIV, il baptise la région Louisiane, mais échoue cependant à établir une colonie. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que sera fondée la ville de La Nouvelle-Orléans, cette fois-ci en hommage à Philippe d’Orléans, devenu régent. La plupart des toponymes français datent de cette époque-là, à l’instar de Bourbon Street (nommée en l’honneur de la famille royale, et non de la boisson).

 

Cependant, la présence française en Amérique du Nord se heurte aux prétentions de l’empire colonial britannique. Face à ses voisins outre-Manche, la France cède peu à peu du terrain. En 1713, déjà, elle est forcée de se séparer de l’Acadie, de Terre-Neuve et de la baie d’Huston. Puis en 1763, à l’issue de la guerre de Sept Ans, elle perd le reste de ses possessions. Seule la partie occidentale de la Louisiane échappe à la Grande-Bretagne : un an auparavant, par un accord secret, la France a cédé ces terres à l’Espagne. Napoléon en reprendra brièvement le contrôle entre 1800 et 1803, avant de finalement vendre la région aux États-Unis.

Un village acadien
Un village acadien ©C. Badin

L'influence des Acadiens

Le nombre de colons français en Louisiane a néanmoins toujours été relativement faible. Si l’on entend encore parler un français aux accents gouailleurs dans les rues de La Nouvelle-Orléans et de Bâton-Rouge, on le doit en réalité surtout aux Acadiens. Ce peuple, venu du nord-est du Canada, arrive en Louisiane à la fin du XVIIIe siècle. Francophones, catholiques et descendants principalement des premiers colons français, ils sont considérés comme une ethnie canadienne à part entière. Après l’appropriation de leur région par les Britanniques en 1713, leur indépendance est d’abord tolérée et ils obtiennent le droit de ne pas participer aux conflits. Mais en 1755, craignant que les Acadiens se retournent contre eux, les Britanniques décident de les expulser de leurs terres. C’est ce qu’on appellera le Grand Dérangement : de 1755 à 1763, plus de 12 000 Acadiens sont déportés. Une partie viendra s’installer en Louisiane, et y restera.

Les Acadiens de Louisiane deviennent des Cadiens, puis sous l’influence de la langue anglaise, des Cajuns. L’usage de la langue française décroît peu à peu, surtout à partir de 1921 et jusqu’aux années 1960. Il est alors interdit de parler français à l’école. Mais aujourd’hui, de plus en plus de Louisianais, Cajuns ou non, renouent avec cette langue qui fait partie intégrante de leur histoire.

Aux origines du jazz : des plantations aux maisons closes

Tout le monde vous le dira : que ce soit à Lafayette, à Bâton-Rouge ou à La Nouvelle-Orléans, il vous sera impossible d’échapper aux orchestres et fanfares qui résonnent un peu partout, du carnaval aux multiples festivals qui rythment la vie louisianaise. La musique est sans doute l’élément le plus éclatant de la culture locale. Les balades et les chants cajuns sont évidemment bien présents sur la scène musicale, mais la Louisiane est surtout célébrée pour être le berceau du jazz. C’est dans les années 1910, au sein de la communauté afro-américaine, dans les quartiers pauvres de La Nouvelle-Orléans, que naissent ces nouveaux rythmes et sonorités qui connaîtront une popularité extraordinaire.

Musiciens dans les rues de La Nouvelle-Orléans
Musiciens dans les rues de La Nouvelle-Orléans ©S. Bichard

Dans la solitude des champs de coton

L’histoire du jazz est indissociable de l’histoire des Noirs américains. Les premiers germes de ce nouveau style musical naissent dans le cœur des esclaves, dans l’enfer des champs de canne à sucre et de coton. Les work songs (chants de travail), inspirés des chants africains, composés sur une structure d’appel-réponse où une large place est laissée à l’improvisation, constituent en effet une des premières sources d’inspiration du jazz. Évangélisés de force, les esclaves réinventent les chants religieux chrétiens au travers des spirituals qui donneront ensuite naissance au gospel. Privés des instruments traditionnels africains, les premières expressions musicales des esclaves sont des chants a cappella, mais très vite, ils apprennent à jouer des instruments européens, notamment la guitare et le piano.

Le blues émerge dans le courant du XIXe siècle, pour raconter leurs souffrances. Le ragtime, joué essentiellement au piano, apparaît quant à lui à la fin du siècle. Issu des cake walk (qui tournaient en ridicule la démarche arrogante des blancs se rendant au bal), le ragtime emprunte aux danses classiques européennes, comme la valse ou le quadrille, mais avec un rythme syncopé typique des accords africains.

De Storyville à Chicago

Après la guerre de Sécession, les Africains-Américains récupèrent les cuivres et les percussions des marches militaires. Le jazz naît peu de temps après, nourri de tous ces genres, alors que la ségrégation raciale bat son plein.

Les musiciens noirs ne peuvent alors jouer que dans les fanfares de rues ou dans les cabarets et maisons closes. Le quartier chaud de Storyville devient ainsi le terrain de jeu privilégié des jazzmen. King Oliver, Jelly Roll Morton, Sidney Bechet ou encore Louis Armstrong y débutent. En 1917, cependant, de nouvelles lois contre la prostitution obligent la municipalité à démanteler le quartier. C’est alors un véritable mouvement d’exode de la population de Storyville vers Chicago, où le jazz prendra véritablement son envol avant de conquérir le reste du monde.

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Circuit au Mexique : Grands sites précolombiens

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Canada
Circuit au Canada : Splendeurs naturelles de l’Ouest canadien

Riche d’intérêt géologique et évoluant souvent à une altitude de quelque 2 000 m, cet itinéraire ouest-canadien parcourt les plus célèbres parcs nationaux. Ainsi se révèlent les derniers grands écosystèmes du continent américain en un cortège d’éblouissantes images : lacs glaciaires aux eaux turquoise, chutes d’eau géantes, canyons, forêts où règnent grizzlis et wapitis… De nombreuses randonnées à pied accessibles à tous et des épisodes en bateau animent les étapes. Les légendes indiennes ou celle de la Ruée vers l’or surgissent au détour de la route. Enfin, la découverte de la célèbre Vancouver et de Victoria permet de renouer le fil de l’histoire d’un pays qui a su préserver son authenticité.

Durée 12 jours / 10 nuits
Prochain départ 18 juillet 2025
Thématique ClassiquesNature
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Faire un voyage culturel aux Amériques avec Arts et Vie, c’est aller à la rencontre de lieux mythiques et de paysages grandioses dont la littérature, la photographie et le cinéma firent leurs plus beaux décors. Vous pourrez découvrir New York, cette « ville debout » dont parle Céline, épousant le regard ébloui de Bardamu dans le « Voyage au bout de la nuit ». Broadway et Harlem, les gratte-ciels, la statue de la Liberté, Ellis Island, Brooklyn Bridge et Central Park sont les emblèmes les plus connus de cette ville du melting-pot et du rêve américain. Plus au sud, en Louisiane, vous remonterez les rives du Mississippi, vous vous immergerez dans les marais et les bayous et irez à la découverte de Natchez, ville la plus ancienne de l’État du Mississippi et ancien établissement français faisant le commerce du tabac. Ce sont ces Indiens du Natchez décrits par Chateaubriand dans « Atala » qui furent à l’origine du goût romantique pour l’exotisme du Nouveau Monde. Faire un voyage culturel aux États-Unis, c’est aussi partir à la conquête du Grand Ouest, celui des pionniers, des chercheurs d’or, des cow-boys et des mormons. À la frontière entre l’Arizona et l’Utah, voici Monument Valley, réserve des Navajos faite de mesas et buttes de grès ocre aux formes humaines ou animales dressés vers le ciel. C’est dans ce paysage onirique comme peuplé de totems que John Ford tourna « La Chevauchée fantastique », « La Charge héroïque » et « La Prisonnière du désert ». Visiter l’Ouest lointain, c’est aussi découvrir le Parc national de Yellowstone, avec son grand canyon, ses geysers bouillonnants, ses nombreuses chutes d’eau et ses immenses troupeaux de bisons qui peuplaient jadis les Grandes Plaines. Dans l’Utah, enfin, Salt Lake City, avec le Tabernacle (1867), l’Assembly Hall (1880) et le Temple (1893), entretient la mémoire des premiers pionniers mormons. L’Amérique du Sud offre, elle aussi, des découvertes d’une richesse exceptionnelle. Steppes désertes de Patagonie, paysages de la Terre de Feu, mythique détroit de Magellan. Au Mexique, un voyage culturel vous fera découvrir la peinture naïve et forte de Frida Kahlo et l’éblouissant raffinement des civilisations précolombiennes aztèques et mayas. Palenque, dans l’État du Chiapas, est célèbre pour ses vestiges architecturaux et sculpturaux qui témoignent du raffinement incomparable de l’art maya et d’une maîtrise sans égale de la construction. Les bas-reliefs de Palenque et la statuaire de Copán dénotent un sens de l’observation du corps humain digne de l’art grec classique. L’architecture, quant à elle, se caractérise par des bâtiments harmonieux et légers : sommés de toits voûtés, ils sont rendus encore plus longilignes par une crête faîtière. Au Pérou, entre lacs et volcans et villages flottants du lac Titicaca, vous découvrirez CuZco, ancienne capitale de l’empire Inca, fondée selon la légende par Manco Cápac, fils du dieu Soleil. Perché sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu sur le versant oriental des Andes centrales, le Machu Picchu abrite près de deux cents vestiges qui composent un centre religieux, cérémoniel, astronomique et agricole exceptionnel situé sur une crête escarpée et sillonnée de terrasses en pierre. L’architecture massive et raffinée du Machu Picchu se marie avec l’environnement accidenté dont elle semble être l’extension naturelle. Se rendre aux Amériques, enfin, c’est aussi visiter Cuba, parcourir ses ruelles colorées et goûter à ses musiques nonchalantes, et se rendre aux Caraïbes pour y admirer des paysages majestueux : les chutes du Carbet et la baie des Saintes en Guadeloupe, la montagne Pelée et le luxuriant jardin botanique de Balata à Fort-de-France.