Partir pour un voyage culturel en Afrique avec Arts et Vie est l’occasion idéale pour découvrir ce continent envoûtant dont les ressources n’ont pas fini de vous surprendre.
Afrique et Océan Indien
Rêve d’Afrique
Par P. Laroque

Paysages du lac Kariba © CroisiEurope
Au fil de mes rêveries sur le site internet d’Arts et Vie, je fus interpelée l’autre jour par le voyage intitulé “L’Afrique australe à bord de l’African Dream”. “African Dream”, ces deux mots suffirent à éveiller mon imagination et très vite les images et les mots se bousculèrent dans ma tête. Quelques photos, le programme jour par jour, le descriptif du bateau… et me voici déjà à bord de ce navire à l’élégance discrète et distinguée qui m’entraine à la découverte des trésors de cette région qui m’appelle…
Contemplation sur le lac Kariba

L’African Dream © CroisiEurope – Alexandre Sattler
Il faisait déjà chaud ce matin-là. Première nuit sur le bateau, premier lever de soleil sur le lac Kariba. De timides rayons de lumière commençaient à colorer de rose le ciel profond encore constellé d’étoiles. Les silhouettes d’arbres engloutis se dévoilaient progressivement et dessinaient de fines esquisses noires face au soleil.
Installés sur la petite terrasse qui surmontait le bateau, nous étions devenus les spectateurs ébahis face au plus émouvant des ballets. La nature était si calme qu’il me venait l’envie de parler à voix basse pour ne pas troubler ce paisible tableau.
Après nos cinq premiers jours de voyage à la découverte de Johannesburg, de Kasane, du parc naturel de Chobe… notre croisière à bord de l’African Dream nous semblait être une délectable bulle de sérénité. Nous nous retrouvions immergés au cœur de ce paysage sauvage et singulier, avec ce sentiment étrange de faire partie du décor. Sur la quinzaine de personnes qui composaient notre groupe, nous étions six ce matin-là à nous retrouver sur le pont ; les autres avaient sans doute préféré admirer le paysage depuis leur cabine. Chacun vivait son voyage à sa façon. Sans presque aucun mot nous vivions ensemble ces instants d’exception.
Safari aquatique

Éléphant sur les rives du lac Kariba © CroisiEurope
Après nous être laissé emporter au fil des eaux tranquilles de cette petite mer intérieure créée grâce à la construction d’un barrage dans les années 1950, nous embarquâmes sur de plus petites embarcations afin de remonter les minces cours d’eau qui l’alimentent. Nous y avons pu apercevoir antilopes, roans, zibelines, koudous… les lions ne furent pas au rendez-vous ! Mais peu importe ! Nous laissons le sensationnel à tous ces groupes accrochés à leurs téléobjectifs. Mes compagnons et moi-même étions davantage à la recherche d’authenticité et de sensations. Nous profitions heureusement de ces moments sans penser à nos publications sur les réseaux sociaux ! C’est aussi ça, voyager avec Arts et Vie : se faire petit, écouter, apprendre et partager l’instant présent.
Dans la douceur du soir
De retour sur notre navire, nous nous dirigeâmes doucement vers Palm Bay qui forme une petite anse, tout au nord du lac. Au passage une famille d’éléphants sembla nous saluer. L’heure était aux ablutions du soir pour eux. Le passage de notre bateau ne semblait pas les déranger. Ils restèrent impassibles, immenses, majestueux. Et tandis qu’au fil des minutes le ciel se teintait d’un rose vif, presque irréel, nous passions à table dans la salle à manger dont les larges baies vitrées restaient ouvertes sur l’extérieur. C’est ainsi, dans l’air frais du soir que s’acheva notre journée africaine sur le lac Kaiba. Nous avons beaucoup ri, échangé nos impressions de la journée, racontés de vieilles anecdotes tout en profitant jusqu’aux dernières lueurs du jour de ce décor à nul autre pareil.

Le RV African Dream © Kevin Hogan
Découvrez notre programme Événement : Afrique australe à bord de l’African Dream
Par Léana Camara

Le Kenya, destination phare d’Afrique de l’Est, est connu pour sa faune incroyable et ses paysages époustouflants, faisant de ce pays un véritable paradis pour les amateurs de safaris. Souvent perçu comme une immense savane s’étendant à perte de vue, le Kenya abrite pourtant non seulement le Kilimandjaro, la plus haute montagne du continent, mais également des plages idylliques bordées par l’océan Indien. Au-delà de ses entendues sauvages, le Kenya offre également un patrimoine culturel passionnant que l’on découvre au travers de rencontres avec les tribus fascinantes qui y vivent, comme les Masaï. Prêts à partir à l’aventure ?
CARTE D’IDENTITÉ
Capitale : Nairobi
Superficie : 580 876 km²
Nombre d’habitant : 54 ,03 millions
Fuseau horaire : UTC +3 (2 h de décalage avec la France en hiver et 1 h en été)
Monnaie : Shilling kényan (KES)
Langues : le swahili et l’anglais sont les deux langues officielles du pays
Météo : le Kenya possède un climat tropical, avec une alternance de saison sèche et de saison humide. Le pays connait deux saisons des pluies, l’une d’avril à début juin, plus importante que la seconde, de novembre à mi-décembre.
LES INCONTOURNABLES DU KENYA
La réserve nationale du Masaï Mara

La réserve nationale du Masaï Mara est l’une des réserves animalières les plus célèbres d’Afrique. Elle offre de vastes plaines dorées à perte de vue, où des troupeaux d’éléphants, de girafes, de guépards et de buffles se déplacent gracieusement. Mais ce qui rend le Masai Mara vraiment unique, ce sont les grandes migrations annuelles des gnous et des zèbres. Des milliers d’animaux traversent alors la rivière Mara, bravant les crocodiles affamés pour atteindre de nouvelles terres, offrant un spectacle à couper le souffle ! Si vous aimez la nature et les animaux sauvages, la visite du Masaï Mara sera pour vous une expérience inoubliable.
Le lac Nakuru

Le lac Nakuru est un véritable joyau de la nature. Situé dans le parc national éponyme, il est célèbre pour la population de flamants roses qui vient s’y nourrir. Chaque jour, des milliers de flamants roses se rassemblent sur les rives du lac, colorant de leurs plumes chatoyantes tout le paysage. Mais ce ne sont pas les seuls oiseaux vivants aux abords du lac ! Ce dernier abrite une grande variété de volatiles, dont des pélicans et des aigles pêcheurs. Avec un peu de chance, vous pourrez également apercevoir des rhinocéros noirs ou blancs et des girafes qui se promènent librement dans le parc.
Le parc national d’Amboseli

Le parc national d’Amboseli constitue l’un des lieux les plus emblématiques pour observer les majestueux éléphants d’Afrique. On peut y observer des troupeaux entiers, défilant paisiblement, dominés par l’imposante silhouette du Kilimandjaro se dressant en arrière-plan. Un véritable paysage de carte postale ! Les vastes plaines herbeuses du parc offrent une vue imprenable sur la faune sauvage : outre les éléphants, vous pourrez également y voir d’autres animaux emblématiques comme des lions, des girafes ou des zèbres.
Le musée Karen Blixen
Situé à Nairobi, ce musée est dédié à la célèbre autrice danoise Karen Blixen, connue pour son livre La Ferme africaine, adapté en film sous le titre Out of Africa. Le musée est en réalité la maison où Karen Blixen a vécu pendant près de 20 ans, d’abord avec son mari, puis seule une fois leur divorce prononcé. En déambulant à travers les différentes pièces, vous pourrez découvrir son histoire fascinante et plonger dans son univers littéraire. De plus, les jardins qui entourent le musée sont magnifiques, avec de beaux arbres et une dense végétation. C’est un endroit idéal pour en apprendre davantage sur la vie de cette auteure talentueuse et pour profiter de la beauté naturelle qui l’entoure.
Les villages masaï

Les Masaï sont un groupe ethnique établi principalement au Kenya et en Tanzanie. Leur mode de vie, profondément ancré dans la tradition, révèle une riche culture et des pratiques ancestrales vivaces. Les villages sont constitués de bomas, des maisons construites en argile et en bois, souvent entourées d’enclos pour le bétail. L’école masaï, rassemblant les enfants de 12 villages, leur permet d’acquérir un enseignement indispensable tout en préservant leur héritage culturel. Les salles de classe sont souvent simples, équipées de bancs en bois et de tableaux noirs. Les enseignants masaï jouent ainsi un rôle essentiel dans la société en transmettant à la fois les connaissances académiques et les traditions culturelles aux enfants de ces villages reculés.
À découvrir lors du circuit Arts et Vie : Safari kenyan
L’ascension de « Big Daddy », la grande dune
Par J.-M. Laurent

La Namibie offre décidément un périple d’exception, déployant des paysages à couper le souffle et d’une étonnante diversité. Du spectaculaire parc national d’Etosha, superbe savane peuplée de zèbres, de girafes, d’éléphants et d’une myriade d’oiseaux exotiques, jusqu’au célèbre désert du Namib, où se dressent d’immenses formations de dunes rouges bordées par l’océan Atlantique, l’émerveillement est absolument partout. La rencontre avec les communautés locales, comme les Himbas et les Héréros, dévoile de plus des traditions séculaires et encore vivaces malgré une histoire tourmentée. Pour Jean-Marie Laurent, accompagnateur Arts et Vie qui a eu plus d’une fois la chance de se rendre dans ce beau pays, l’apogée du circuit « Sables du Namib » consiste sans doute en l’ascension de la dune « Big Daddy », la plus haute de Sossusvlei, et l’une des plus hautes au monde. Il nous raconte.
À l’assaut de la grande dune
Le départ se fait bien sûr avant l’aube, afin d’arriver au Namib-Naukluft National Park dès l’ouverture, à 6 h lors de l’été austral. Nous laissons alors notre car, inutilisable dans les dunes, pour prendre les 4×4 du parc. Le temps d’arriver au pied de la dune « Big Daddy », impressionnante du haut de ses 350 m, il est déjà 7 h 45 et le soleil s’est levé.

Ce jour-là, en novembre 2016, j’accompagne 14 adhérents dans cette ascension. C’est une marche difficile, et seuls ceux qui s’en sentent le courage iront jusqu’au sommet. Il faut d’abord gravir les premiers mètres, puis cheminer sur la crète de la grande dune jusqu’à son faîte. En fonction des aptitudes de chacun, la montée prend entre 1 h 15 et 2 h, pour un dénivelé d’environ 300 m. L’effort est régulier, l’air est encore frais.
Au sommet, la vue est fabuleuse. Les dunes s’étirent à perte de vue, dominant le Dead Vlei, le « marais mort », cette étonnante étendue blanche au milieu d’une mer de sable rouge. Éblouis par cet incroyable panorama, nous restons là un moment, reprenant notre souffle.
Une descente insolite

Après s’être imprégné de cette vue exceptionnelle, nous entamons la descente. De préférence déchaussés, pour glisser en douceur sur le sable, nous nous avançons en courant face à la pente et en levant haut les jambes. En dix minutes seulement, nous voilà redescendus. Les sensations sont extraordinaires, et ce sont dix minutes de pur bonheur.
Au pied de la dune, le Dead Vlei, aveuglant de lumière, nous attend. Les acacias ponctuant le salar, morts depuis plusieurs centaines d’années, carbonisés par le soleil, offrent un spectacle surréaliste. Nous y marcherons une heure durant, avant de retrouver nos 4×4. Une excursion unique, dont je garderai longtemps le souvenir.

À découvrir lors du circuit Arts et Vie en Namibie : Les sables du Namib
Crédits photos : © J.-M. Laurent
Les mots du Sénégal : trois conseils de lecture
Par Flavie Thouvenin

Héritière d’une longue tradition populaire de transmission orale, la littérature sénégalaise est aujourd’hui l’une des plus vivaces sur la scène littéraire africaine et francophone, peinant toutefois à se faire connaître au sein de ses propres terres. Au confluent de plusieurs influences africaines, arabes et européennes, reflets de l’histoire du pays, elle bénéficie d’une production riche, en diverses langues locales – wolof, peul, diola, sérène… entre autres – ainsi qu’en arabe et, surtout, en français, qui y demeure la langue de l’écrit par excellence. Au panthéon des auteurs sénégalais, Léopold Sédar Senghor, bien sûr, qui lui donna ses lettres de noblesse et continue encore, plus de vingt ans après sa mort, de faire rayonner le Sénégal à travers le monde. Dans l’ombre du maître, Cheick Hamidou Kane, Birago Diop, Lamine Diakhate, Aminata Sow Fall, Ken Bugul, Boubacar Boris Diop, tous récompensés du prestigieux Grand prix littéraire d’Afrique noire, ainsi qu’une nouvelle génération prometteuse, à l’image de Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021 (dont il est par ailleurs l’un des plus jeunes lauréats, à tout juste 31 ans !).
En prévision d’un prochain voyage, pour les amoureux de littérature ou tout simplement pour les curieux, nous vous proposons trois conseils de lecture au pays de la Téranga.
À lire également : Qu’est-ce qu’on mange au Sénégal ?
Œuvre poétique, Léopold Sédar Senghor, Points, 2020
Difficile de ne pas citer en tout premier lieu les œuvres complètes de Sédar Senghor ! Car on ne saurait choisir… poète, écrivain, intellectuel et homme d’État, premier président de la République du Sénégal, fervent défenseur de la francophonie et de la négritude chère à Césaire, il laisse derrière lui une œuvre monumentale qui continue d’inspirer des générations d’écrivains. Des incontournables recueils Hosties noires et Éthiopiques, en passant par ses Élégies, la poésie de Senghor, d’inspiration symboliste, se lit et s’écoute comme autant de chants incantatoires où le rythme et les mots rappellent la musique. Faisant la belle part à l’universel, au-delà des différences, tout en valorisant et unissant les traditions, elle est un hymne à l’Afrique et à l’Humain, prônant le métissage culturel. Une œuvre que l’on prend le temps de savourer et à laquelle on revient, encore et encore, comme pour mieux mesurer le génie de ce monument de la littérature sénégalaise, mais aussi francophone.

Le Ventre de l’Atlantique, Fatou Diome, éditions Anne Carrère, 2003
Sur les rives de l’île de Niodor, dans la région du Siné-Saloum, Madické, jeune sénégalais, a des rêves d’ailleurs. Amateur de football, il admire ses compatriotes exilés, évoluant dans les plus grands clubs d’Europe. Et si c’était lui ? Quand pourra-t-il partir, lui aussi ? De l’autre côté de l’Atlantique, sa demi-sœur, Salie, installée à Strasbourg, a le mal du pays, qu’elle a pourtant choisi de fuir. Dans un récit oscillant entre la France et le Sénégal, Le Ventre de l’Atlantique, d’inspiration autobiographique, raconte les espoirs d’immigration d’une jeunesse africaine qui étouffe sous le poids du quotidien et des traditions, dans un pays qui n’a que peu d’avenir à lui offrir. Des rêves de vie meilleure, où l’on imagine l’Europe en Eldorado : un ailleurs mirifique qui se révèle bien souvent une chimère… Fatou Diome ne cache rien de l’espérance qui vient s’écraser sur les durs rochers de la réalité pour ces jeunes immigrés qui imaginaient l’Hexagone autrement.

Entre la clandestinité, les menaces d’expulsion, le racisme, la solitude, c’est la face cachée du rêve qui se révèle peu à peu… mais aussi cette difficile position, pour ceux qui sont partis, quand ils reviennent au pays : entre attentes démesurées de la famille et pression de la réussite. Faut-il maintenir le mythe de ce paradis rêvé ? Tranches de vie dans un récit sans concessions mais raconté sans pathos, dans un style élégant et poétique, ce premier roman de l’auteure franco-sénégalaise offre un voyage entre deux rives, regards croisés sur l’immigration africaine en Europe, aujourd’hui encore terriblement d’actualité.
Une si longue lettre, Mariama Bâ, Nouvelles éditions africaines, 1979

Roman épistolaire et premier ouvrage de Mariama Bâ, Une si longue lettre est souvent qualifié d’œuvre clé dans la littérature sénégalaise. Véritable coup de tonnerre lors de sa publication en 1979, il retrace le parcours de deux femmes dans une société qui ne leur fait pas de quartier. Le personnage principal, Ramatoulaye Fall, qui vient de perdre son mari et doit suivre quarante jours de réclusion imposés par la tradition musulmane, entreprend d’écrire à son amie d’enfance, Aïssatou, immigrée aux États-Unis. Si cette dernière a fui le pays pour échapper à la rudesse des coutumes locales, la première a choisi de rester et tenter de s’en accommoder : mère de famille nombreuse, mariée à un homme qui a pris une deuxième femme, Ramatoulaye raconte son quotidien et ses frustrations, entre la pression du clan familial, le mariage de raison et non de cœur, la réalité crue de la polygamie, l’analphabétisation des jeunes filles… Une plongée dans l’intimité de la narratrice, portrait méticuleux de la condition féminine dans un Sénégal alors encore en pleine transformation suite à l’indépendance, qui sonne comme un cri du cœur pour l’émancipation des femmes.
Découvrez notre circuit Le Sénégal : entre nature et culture

Mahi Binebine, un artiste polyvalent
Par Emmanuelle Bons
Dans un Maroc résolument tourné vers la modernité, la création plastique vient témoigner de l’inventivité et de la diversité culturelle du pays. Au cours des dernières décennies, de nombreux artistes marocains ont émergé sur la scène artistique internationale et ont contribué à la reconnaissance de cet art d’aujourd’hui. À travers des formes d’expression très variées, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, de photographie, d’installation ou de vidéo, les artistes marocains explorent une large variété de thématiques, allant de la question de l’identité culturelle et de la mémoire collective à l’examen des enjeux sociopolitiques contemporains. Parmi eux, Mahi Binebine est devenu une figure incontournable, tant pour la qualité de son œuvre que par la diversité des supports qu’il explore.
Une enfance singulière

Mahi Binebine, enfant de la casbah de Marrakech, est issu d’une famille très atypique. Son père, homme lettré et poète, fut durant plus de 30 ans ce que l’on pourrait appeler le “fou du roi” Hassan II. Il vivait en effet à la cour où il avait pour tâche de distraire le monarque en lui récitant des poèmes ou des contes. L’instruction fut donc un élément essentiel de la jeunesse de Mahi plongé dès son plus jeune âge dans cet environnement intellectuel. Élevé chez les sœurs, il partit ensuite pour étudier les mathématiques à Rabat puis à Paris. Il devint ainsi professeur de science à Casablanca durant 8 ans avant de se tourner vers ses passions profondes que sont la littérature et les arts plastiques.
Sa révélation en tant qu’artiste
Parallèlement à ses études scientifiques, Binebine a toujours continué à exercer ses talents artistiques. Dans les années 1990, alors qu’il a trentaine d’années, il commence à explorer le monde de l’art visuel et à se consacrer à la peinture. Il est rapidement exposé dans de nombreuses galeries et musées prestigieux à travers le monde. Il a également remporté plusieurs prix pour son travail, ce qui témoigne de son talent et de sa contribution à l’art contemporain.
Son style unique mélange des éléments de l’expressionnisme et de l’abstraction avec des influences de l’art africain et marocain. Ses œuvres captivent souvent par leur utilisation vibrante de la couleur, leurs formes organiques et leurs compositions expressives.
Un écrivain reconnu
Au-delà de sa pratique artistique, Mahi Binebine est également un écrivain accompli. Il a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles, qui ont été traduits dans de nombreuses langues et acclamés par la critique. Son travail explore souvent des thèmes tels que l’identité, la mémoire, l’histoire et les injustices sociales. Citons Cannibales (1999), Les étoiles de Sidi Moumen (2010) et Le Seigneur vous le rendra (2013).
L’œuvre romanesque de Binebine a été saluée par de nombreux prix et distinctions, dont le prix de la Mamounia des arts plastiques et le prix du roman de l’Académie du Royaume du Maroc.
Il est aujourd’hui considéré comme l’un des auteurs marocains contemporains les plus importants, dont le travail artistique et littéraire reflète une sensibilité profonde envers la réalité sociale et politique, tout en exprimant une grande créativité artistique.

Un artiste à découvrir avec Arts et Vie et Télérama
Au cours de son voyage Événement “Maroc, terre d’artistes”, organisé en collaboration avec Télérama, Arts et Vie propose à ses adhérents une rencontre privilégiée avec cet artiste polymorphe au cœur de son atelier marrakchi. Ce rendez-vous exceptionnel s’inscrit dans un programme fascinant de visites et de rencontres à la découverte de la création marocaine contemporaine. Plus qu’un simple voyage, cet itinéraire de Tanger à Marrakech, en passant par Rabbat et Casablanca, invite à s’imprégner de l’âme de ces artistes qui font de la scène artistique marocaine l’une des plus dynamiques du monde arabe.
par Emmanuelle Bons
Riche, colorée et savoureuse, la gastronomie sénégalaise mérite sa réputation de meilleure cuisine d’Afrique de l’Ouest. Peu connus en Europe et trop souvent victimes d’idées reçues négatives, ses plats typiques, extrêmement variés et nombreux, font la fierté de tous ses habitants et le régal de ses convives. Cette cuisine très traditionnelle, élément essentiel de la vie quotidienne des Sénégalais, fait partie intégrante de la culture du pays et permet de mieux en comprendre l’héritage.
À lire également : Les mots du Sénégal : trois conseils de lecture

Une cuisine conviviale
La cuisine sénégalaise est une cuisine qui prend son temps. Les plats mijotent dans ce lieu accueillant où l’on discute, où l’on se retrouve… Les saveurs et les odeurs s’y mêlent et exhalent leurs arômes.
Le yassa par exemple, qui constitue l’un des plats les plus renommés du pays, suppose de laisser mariner le poisson ou le poulet toute une nuit avant de cuire doucement. Dans le mafé, originaire du Mali mais réadapté au Sénégal, les morceaux de poulet ou de mouton mijotent longuement avec de la pâte d’arachide et du riz wolof.
Ces grands plats uniques et familiaux, qui font la fierté des Sénégalais, reflètent bien l’esprit de convivialité qui entoure cette cuisine : on ne lésine jamais sur les quantités et on prévoit toujours l’arrivée impromptue d’un parent ou d’un ami à qui l’on servira les meilleurs morceaux. La convivialité est ici un maître-mot.

Une gastronomie variée
Les plats de viande sont très répandus (essentiellement le poulet ou le mouton car le bœuf est un produit très coûteux), mais le poisson l’est encore davantage dans ce pays tourné vers la mer. Le plat souvent considéré comme l’emblème national est le tié-boudienne : il s’agit du thiof (espèce de Mérou) accompagné de légumes, de sauce tomate et de riz. Le thon, la sole, l’espadon, le saint-pierre mais aussi les fruits de mer que l’on trouve dans les mangroves, sont également très présents sur les marchés.
Comme souvent en Afrique, le riz et le mil font partie du quotidien des Sénégalais, surtout durant les saisons sèches lorsque les légumes deviennent rares. Ils sont pourtant assez répandus surtout le long de la Grande-Côte (entre Dakar et Saint-Louis) où l’on cultive des choux, des carottes, des aubergines, des tomates mais aussi des gombos (légume vert qui ressemble un peu au piment même si son goût en est très éloigné), des niébés (petits haricots), des racines de manioc…
Les desserts quant à eux, sont souvent réalisés à base de produits laitiers ou de semoule aromatisés d’épices telles que la muscade, la vanille, ou encore de fruits secs. De quoi régaler les plus gourmands… !

À découvrir lors de notre circuit : Le Sénégal : entre nature et culture

Article partenaire avec les Dossiers d’Archéologie
Par Constance Arhanchiague

Vers 720 av. J.-C., Piânkhy, roi de Kouch en Nubie, part à la conquête de l’Égypte. Il fonde la XXVe dynastie, dite kouchite, et crée le royaume des Deux Terres en unifiant l’Égypte et la Nubie. L’exposition événement « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » raconte l’épopée de ces nouveaux rois venus du sud et révèle au grand public des objets spectaculaires, typiques du style artistique très original de cette période. Elle est le fruit de recherches historiques du côté égyptien et de résultats de fouilles récentes au Soudan qui ont permis de rendre accessible cette période à un large public. Au VIIe siècle av. J.-C., une invasion assyrienne met fin à la domination des rois kouchites en Égypte, qui se replient alors au Soudan.
L’épopée des rois de Napata

L’histoire de la XXVe dynastie est avant tout celle de la renaissance d’un royaume, celui de Kouch, apparu au Soudan vers la fin du IIIe millénaire av. J.-C. Cet État qui a longtemps constitué une menace pour l’État pharaonique, a pris fin au moment de la colonisation égyptienne (vers 1500 av. J.-C.). La culture nubienne ne disparaît pas pour autant et on la distingue encore çà et là, dans les modes d’inhumation, la céramique ou les mentions d’enfants de chefs envoyés auprès du pharaon.
Lorsque l’État égyptien s’effondre à son tour au tournant du XIe siècle av. J.-C., la Nubie retrouve son indépendance. Au VIIIe siècle av. J.-C., Piânky, véritable fondateur de la puissance kouchite, lance une grande campagne militaire qui prend vite l’allure d’une marche victorieuse jusqu’à Memphis, les cités rencontrées se rendant au fur à mesure. Il laisse pourtant en place les roitelets locaux et s’en retourne à Napata.
La XXVe dynastie, qui désigne les rois kouchites reconnus durablement à Memphis, ne débute réellement qu’avec Chabataka en -713. Chabataka (713-705 av. J.-C.) conquiert l’Égypte, éliminant au passage un roi thébain, Iny, et surtout le roi de Saïs, Bocchoris, qui contrôlait tout le nord du pays. On a souvent cru pouvoir déceler une tendance impérialiste dans son règne, mais les rapports diplomatiques avec les Assyriens semblent avoir été plutôt bons.
Le règne de Chabaka (705-690 av. J.-C.), probablement un fils de Chabataka, est bien mieux documenté. Ce dernier lança un programme de constructions remarquables à Thèbes et Memphis, mais fut peu présent en Nubie.
Taharqa (690-664 av. J.-C.), le pharaon le plus emblématique de la dynastie, aurait semble-t-il usurpé le trône de Chabaka. Il mena une politique de travaux monumentale à Napata, Kawa, Thèbes et Memphis. Alors que son autorité est contestée dans le Delta par des dynasties rivales de Saïs et Tanis, il développe un intérêt pour le Levant et suscite des révoltes contre la domination assyrienne en Phénicie. Ceci explique que la fin de son règne soit marquée par plusieurs invasions des Assyriens.
C’est une nouvelle invasion, à Memphis et surtout Thèbes, qui mettra fin à la puissance kouchite en Égypte en -655, sous le règne de Tanouétamani (664-655 av. J.-C.). La XXVe dynastie perdure cependant en Nubie, autour de sa capitale Napata, et reste très influencée par la culture égyptienne.

La renaissance kouchite
Durant la XXVe dynastie, la région thébaine fut au cœur de l’attention des nouveaux pharaons originaires de Napata qui, pendant un demi-siècle, y rénovèrent et édifièrent de nombreux monuments.
Les temples de Karnak
Karnak, principal sanctuaire du dieu dynastique Amon-Rê, connut en particulier de nombreuses transformations sous le règne des rois kouchites.
Comme l’ont révélé les fouilles de Kerma, le dieu égyptien Amon était déjà révéré au Soudan à l’époque de la colonisation égyptienne, jouant possiblement le rôle de passerelle entre les deux cultures pour justifier la mainmise égyptienne sur le territoire nubien. Durant la période napatéenne, les rites qui étaient apparus autour de cette divinité à tête de bélier sont repris et développés, jusqu’à faire d’Amon une figure tutélaire au centre des cultes rendus dans Karnak et dans la capitale religieuse Thèbes.
À Karnak, Chabataka planifia l’agrandissement de la chapelle d’Osiris Heqa Djet, et son successeur Chabaka fit ajouter deux nouvelles portes à l’avant du temple de Ptah ainsi qu’un grand magasin de stockage à l’est de celui-ci.
Si Chabaka marqua durablement de son empreinte la région, le souvenir de son successeur, Taharqa, est aujourd’hui plus encore associé à cette renaissance. À son avènement, le pouvoir napatéen était à son apogée. Taharqa multiplia alors les projets monumentaux au cours de la première décennie de son règne, tout en achevant ceux de Chabaka, comme à Médinet Habou.

Sur la rive nord du lac sacré de Karnak, il fit notamment construire un sanctuaire original dédié à l’aspect solaire d’Amon, Rê-Horakhty, où était célébrée la renaissance quotidienne du soleil, en lien avec les mythes osiriens et ceux se déroulant à Médinet Habou. Ce monument, par l’originalité de son architecture et la richesse de sa décoration, témoigne de l’intense activité intellectuelle de l’époque.
Thèbes, nécropole de l’élite kouchite
Avec l’arrivée des Kouchites au pouvoir, la ville connut une nouvelle phase de splendeur, dont les premières manifestations remontent aux règnes de Chabataka et Chabaka pour connaître son apogée sous Taharqa. Elle fut enrichie de plusieurs monuments culturels et funéraires, sur les deux rives du Nil et occupa de nouveau la place de capitale religieuse qui était la sienne sous le Nouvel Empire.

La nécropole de l’Assassif devint notamment un vaste chantier de construction à l’époque napatéenne pour accueillir les tombes de la nouvelle élite kouchite, véritables palais funéraires uniques dans l’architecture égyptienne.
Découvrir tous les circuits Arts et Vie en Égypte
Le Djebel Barkal, la « montagne sacrée »

Cette montagne sacrée, énorme massif de grès qui se détache du désert environnant, cristallisa pendant des siècles, et plus particulièrement sous la XXVe dynastie, l’attention des souverains qui y édifièrent à ses pieds temples et palais.
Ce sont les Égyptiens qui pendant la période de colonisation investirent cette masse rocheuse en y reconnaissant la demeure du dieu Amon. Pendant la période napatéenne, les rois kouchites, qui vouaient un véritable culte à cette divinité, multiplièrent le nombre de sanctuaires qui lui étaient consacrés. Certains rois choisirent d’élargir les temples de leurs prédécesseurs, d’autres d’en fonder de nouveaux.

Au sein de cet ensemble architectural colossal se trouve le grand temple d’Amon, inauguré durant le règne de Thoutmosis III, puis agrandi jusqu’à l’époque napatéenne où il deviendra et demeurera le plus grand temple jamais construit au Soudan.
Les chefs-d’œuvre absolus de l’exposition « Pharaon des Deux Terres »
La XXVe dynastie a promu un courant antiquisant très original, qui avait commencé un peu auparavant à la période libyenne et qui va perdurer avec la XXVIe dynastie saïte. Cette mode, qui s’observe dans les thèmes choisis et les productions artistiques, marque la volonté des nouveaux représentants du pouvoir de s’inscrire dans une continuité historique.
Le sphinx de Chépénoupet II

Chépénoupet II, fille de Piânkhy et sœur de Taharqa, occupa la haute fonction de divine adoratrice d’Amon à Karnak pendant plusieurs décennies. De ce fait, elle reçut des prérogatives royales, comme celle d’être représentée en sphinx.
Les rois kouchites de la cachette de Doukki Gel

L’un des temps forts de l’exposition est la présentation de la reconstitution des sept statues monumentales de Doukki Gel, découvertes par l’équipe de Matthieu Honegger et Charles Bonnet en 2003. Ces statues qui représentaient les pharaons Taharqa, Tanouétamani et trois de leurs successeurs, avaient été brisées et remisées dans une fosse. C’est une découverte sensationnelle pour le grand public et plutôt récente à l’échelle des découvertes archéologiques.
Les versions originales sont aujourd’hui conservées au musée Kerma au Soudan. Les commissaires de l’exposition « Pharaon des Deux Terres » ont pris le parti de faire des reproductions sous forme de moulage de ces statues en granit avec des fils dorés.
La statue Horus Posno

Ce bronze de haute taille montre le très grand savoir-faire acquis par les artisans bronziers de cette période. Il appartenait à une composition plus vaste. Horus tend les bras pour verser de l’eau purificatrice d’un vase aujourd’hui disparu. Thot lui faisait face et accomplissait avec lui le rituel de purification pour le roi.
Pour aller plus loin :

Le hors-série Dossiers d’Archéologie sur l’exposition « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » au musée du Louvre, conçu avec Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes au musée du Louvre, et les contributions des meilleurs spécialistes de la XXVe dynastie et du royaume de Napata en Nubie.
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Par Emmanuelle Bons

Engagée auprès du collectif Solidarité Laïque dont elle est membre depuis 1981, Arts et Vie a choisi de faire découvrir à ses adhérents quelques exemples d’actions concrètes soutenues par l’organisme humanitaire. Parce que le voyageur ne peut, selon la philosophie d’Arts et Vie, se contenter de visiter un pays sans en comprendre les problématiques humaines et sociales, les deux itinéraires en Tunisie de notre programmation intègrent des rencontres avec de très belles initiatives locales. Ces deux projets totalement différents s’appliquent à la fois à mettre en valeur le patrimoine séculaire tunisien (le patrimoine architectural mais aussi des savoir-faire ancestraux), tout en développant l’économie locale. Petit focus sur ces actions animées par une population énergique, impatiente de redynamiser son pays.
Depuis la révolution du Jasmin en 2011, le peuple tunisien n’a de cesse de relever son pays et de faire (re)découvrir au monde la richesse et la diversité de sa culture. Grâce à une jeunesse particulièrement avide d’engagement dans ce processus de régénération, la Tunisie a vu se développer un tissu associatif très dense, tant au niveau national que local. Le rôle de Solidarité Laïque est ici d’accompagner ce renouveau et cette transition démocratique par une aide technique mais aussi financière. L’objectif global vise la réduction des inégalités grâce à l’éducation, l’insertion professionnelle et l’accès à la citoyenneté.
Solidarité Laïque, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un collectif d’organismes français, liés aux questions d’éducation et de culture. Ces 50 membres émanent de différents secteurs tels que les syndicats, les mutuelles, le monde médico-social… Ils ont pour point commun une volonté d’être des acteurs de solidarité en France et à l’étranger, et partagent les idéaux de laïcité, d’éducation et de lutte contre l’exclusion.
Quels sont ses objectifs ?
Solidarité Laïque considère que l’éducation est un droit fondamental qui est la clé d’une émancipation individuelle et de la lutte contre l’exclusion. Favoriser l’accès à l’école est par conséquent un chemin vers la liberté et le développement social, culturel et économique.
Quels sont ses moyens d’action ?
Solidarité Laïque soutient des projets dans une vingtaine de pays (y compris en France) au travers de partenariats avec des organisations de la société civile. Elle a tout d’abord pour mission d’apporter une voix à ceux qu’elle défend. L’association tente de mettre en lumière les projets qu’elle soutient et plaide auprès des pouvoirs publics ou de l’opinion internationale afin de mobiliser plus de moyens et de sensibiliser à ces problèmes. Elle offre également une aide financière afin de soutenir concrètement le travail des associations.
Notre partenariat en Tunisie
Les potières de Sejnane

L’un des 47 projets financés par Solidarité Laïque en Tunisie se focalise sur les potières de Sejnane à l’ouest de Tunis. Ces femmes, gardiennes d’une tradition ancestrale, travaillent l’argile et décorent leurs poteries de motifs géométriques bicolores qui rappellent les tatouages et les tissages berbères. Depuis des siècles, cet artisanat fait vivre les familles de la région, mais il était jusqu’à récemment menacé par les islamistes. Il devenait urgent à la fois de sensibiliser l’opinion internationale pour protéger ces techniques mais aussi de structurer la filière.
Le classement “des savoir-faire liés à la poterie des femmes de Sejnane” sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en 2018 fut une première grande victoire. Ce label valorise en effet leur travail et lui confère un statut patrimonial que l’on pourrait qualifier d’“officiel”. Il permettra sans doute également à long terme de développer l’export et donc d’apporter un revenu décent à ces femmes. Partir à leur rencontre offre la chance de découvrir cet artisanat aux origines multiples, qui vient témoigner de la diversité culturelle de la Tunisie, mais aussi d’écouter la parole de ces artisanes, mémoire vivante de leur culture.
À découvrir avec le circuit : Tunisie découverte
Mémoire de la médina

Autre ville, autre manière d’envisager la sauvegarde du patrimoine tunisien : l’association Mémoire de la médina à Kairouan souhaite mettre en lumière l’héritage culturel de la cité par la formation de guides touristiques. Ce tremplin professionnel a deux objectifs. Tout d’abord, faire découvrir un autre visage de ce pays qui est trop longtemps resté assimilé aux séjours balnéaires ou à un certain folklore stéréotypé. Les membres de cette association souhaitent offrir une alternative au modèle touristique qu’a connu la Tunisie jusqu’à maintenant. Les visites qu’ils proposent conduisent donc à une approche pluriculturelle de la ville de Kairouan afin de démontrer qu’il existe une multitude de lieux à découvrir en dehors du centre islamique. Ce projet vise également l’insertion professionnelle dans un pays où le taux de chômage des jeunes dépasse les 15 %.
À découvrir avec le circuit : Tunisie romaine et Sud

Pour en savoir plus :
Découvrir le site Internet de Solidarité Laïque

La trouille de ma vie !
Par Christian Chenu
Un premier safari avec des animaux à foison
C’était notre cinquième jour en Afrique du Sud, lors du circuit Arts et Vie : Afrique Australe. Nous avions passé la nuit dans un lodge près de Blyde River Canyon, et deux safaris étaient prévus pour la journée. Après une légère collation, nous sommes partis à 5 h 30 vers la première réserve, dans deux véhicules tout terrain. Le guide de la réserve nous a donné toutes les consignes de sécurité, dont l’interdiction absolue de descendre du véhicule. Après quelques kilomètres dans la brousse nous avons pu approcher une famille de lions à quelques mètres sans que ça ne les perturbe – manifestement ils sont habitués aux touristes. Puis ça été les girafes, les gnous, un éléphant, des impalas… et tout le monde a pu faire le plein de photos. Nous sommes rentrés déjeuner au lodge le sourire aux lèvres et les yeux brillants de souvenirs extraordinaires.

Un deuxième safari pour le moins surprenant
Mais c’est le deuxième safari, celui prévu l’après-midi, qui allait se révéler absolument mémorable. En arrivant à la réserve, nous faisons connaissance avec le guide qui nous donne les consignes de sécurité habituelles avant de monter dans les véhicules tout terrain. Puis nous partons à l’aventure dans la brousse à la recherche d’animaux à observer. Là encore, comme le matin, nous sommes gâtés. La suite du safari allait devenir incroyable. À un moment, le véhicule s’arrête et le guide nous dit : « Nous allons descendre voir les rhinocéros, mais pour ça vous allez devoir me suivre en marchant accroupis le plus bas possible et sans faire le moindre bruit. Lorsque je vous ferai signe, vous rebrousserez chemin vers les jeeps toujours accroupis sans courir et sans faire de bruit ».
À la rencontre des rhinocéros
Je suis un peu (et même très) surpris, mais après tout c’est lui le guide donc il doit savoir ce qu’il fait ! Je lui demande tout de même s’il est armé et il me montre en souriant un bâton d’environ un mètre de long avec l’extrémité renflée. Et nous voilà partis, en file indienne, accroupis et silencieux, vers une clairière où nous découvrons ébahis à quelques mètres de nous une dizaine de rhinocéros en train de brouter et de patauger dans la boue. Personne ne bronche, évidemment. On entendait simplement le cliquetis des appareils photos. Après de longues minutes à les observer, soudainement, le rhinocéros le plus proche relève la tête, regarde vers nous, et commence à s’avancer.

La peur au ventre mais des étoiles plein les yeux
Le vent a tourné et le rhinocéros a senti notre présence, mais il ne semble pas nous voir. C’est alors que notre guide fait une chose extraordinaire : il lève son bâton très haut et le rhino s’arrête. Le guide nous fait ensuite signe de retourner calmement au véhicule toujours accroupis et silencieux. Inutile de vous dire que personne n’a trainé ! Nous avions tous envie de prendre nos jambes à nos cous. Le guide m’a expliqué par la suite qu’en levant son bâton, il créait un élément de surprise, suffisant pour nous donner le temps de déguerpir. Renseignements pris, c’était un gros coup de chance : nous étions tombés sur le seul guide qui pratique ce genre d’expérience.
Je dois quand même avouer, qu’avec cet épisode – un animal de près de 3 tonnes réputé extrêmement dangereux s’avançant vers nous – j’ai eu la trouille de ma vie. Et je n’étais pas le seul… Nous en sommes tous restés sans voix, même les plus bavards d’entre nous ! Le soir au diner, une petite séance de thérapie collective nous a permis d’évacuer toute cette émotion et laisser place à ce qui restera un magnifique et extraordinaire souvenir. On allait en avoir des choses à raconter au retour !
À découvrir avec le circuit Arts et Vie : Afrique Australe
Considérée comme le berceau de l’humanité par la plupart des paléoanthropologistes, l’Afrique occupe un cinquième de l’espace terrestre émergé et abrite plus de 965 millions d’habitants avec autant d’histoires à raconter. Seul, entre amis, en famille ou en groupe, que vous soyez charmé par la douceur de vivre au fil des croisières sur Nil ou que vous vous sentiez aventuriers dans l’âme, voulant découvrir les extraordinaires chutes Victoria, Arts et Vie vous propose un large éventail de voyages culturels en Afrique. Ces itinéraires passionnants vous mèneront à la rencontre de villes emblématiques comme Le Cap, à la découverte d’animaux majestueux tel que les lions, les éléphants ou encore le rhinocéros qui évoluent dans un cadre naturel et préservé, qu’à la visite de lieux mythiques comme la pyramide de Khéops ou les églises rupestres de Lalibella en Ethiopie. Mais découvrir l’Afrique, ce n’est pas faire un voyage culturel comme les autres. L’art africain excelle dans de nombreux domaines comme la danse, la musique et les arts plastiques tout particulièrement, qui lui permettent de rayonner partout dans le monde. Les paysages rencontrés rivalisent de beauté tandis que la gentillesse et la simplicité de ses habitants vous en font tomber amoureux dès les premiers pas sur le sol africain. Alors n’attendez plus et envolez-vous pour des îles paradisiaques comme le Cap-Vert, Madagascar ou La Réunion, voguez sur le Nil entre le Caire et Gizeh ou vivez une expérience unique dans le désert au pied des contreforts de l’Atlas au Maroc. Laissez-vous envahir par cette sensation incroyable d’être au bout du monde alors que vous vous trouvez sur le cap de Bonne-Espérance face à l’immensité de l’océan.