Afrique et Océan Indien

Partir pour un voyage culturel en Afrique avec Arts et Vie est l’occasion idéale pour découvrir ce continent envoûtant dont les ressources n’ont pas fini de vous surprendre.

31 voyage(s) trouvé(s)
Namibie
Circuit en Namibie : Sables du Namib

On plisse les yeux. L’immensité impose sa loi. D’un côté, un horizon maritime, un océan d’écume. De l’autre, une mer de sable : le Namib. Des vagues aux dunes, on ne saurait distinguer les unes des autres. L’horizon se brouille. Les sens se défont. L’essence du désert se dévoile. Spectaculaire. Baignée par l’Atlantique à l’ouest et frontalière avec l’Afrique du Sud, la Namibie est une terre de magnifiques décors. Les curiosités y sont extraordinaires.

Durée 16 jours / 13 nuits
Prochain départ 20 mai 2025
Thématique Nature
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Maroc
Circuit au Maroc : Villes impériales et Grand Sud

Le Maroc est une terre de merveilles aux multiples sortilèges. Delacroix et les peintres orientalistes ne s’y sont pas trompés, lorsqu’au XIXe siècle ils y débarquèrent pour étudier couleurs chatoyantes, vestiges antiques et vie à l’orientale. Deux siècles plus tard, ce circuit entre villes impériales et monts de l’Atlas convie l’esthète du XXIe siècle à une initiation sensiblement comparable. La découverte de l’héritage antique se conjugue harmonieusement avec celle du patrimoine musulman, tout en offrant un aperçu des plus beaux sites naturels du pays.

Durée 14 jours / 13 nuits
Prochain départ 7 mai 2025
Thématique Classiques
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Kenya
Circuit au Kenya : Safari kenyan

Le Kenya est une terre magique, où la nature est restée intacte depuis six millions d’années. La savane à perte de vue, les lacs du Rift africain, le sommet enneigé du Kilimandjaro, les acacias parsemés ici ou là, et surtout la faune d’une incroyable richesse, font de ce pays une destination incontournable pour tous les amoureux de la nature. Placé sous le signe de la biodiversité, ce voyage invite à prendre conscience de l’importance de préserver cet écosystème enchanté, en offrant une découverte approfondie de ce merveilleux théâtre de la vie sauvage.

Durée 10 jours / 8 nuits
Prochain départ 12 septembre 2025
Thématique Nature
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EspagneMaroc
Circuit au Maroc : De Fès à Grenade

De part et d’autre de la Méditerranée, du Nord du Maroc au Sud de l’Espagne, ce programme a pour fil conducteur l’art islamique, témoin de l’histoire de la Conquête et de la Reconquête. Cet itinéraire, source d’émerveillement pour tout amateur d’art, est animé tant par la vive ambiance des souks marocains que par la lumière flamboyante qui éclabousse les fleurs et les champs d’oliviers d’Andalousie.

Durée 12 jours / 11 nuits
Prochain départ 5 mai 2025
Thématique Routes du savoir
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Afrique du Sud
Circuit en Afrique du Sud : Afrique du Sud, nation arc-en-ciel

Diversité. Voilà sans doute le maître mot pour définir l’Afrique du Sud. Diversité des peuples, des cultures, des religions. Diversité de l’architecture, entre habitats traditionnels et constructions victoriennes. Diversité, enfin, d’une nature grandiose composée d’une faune et une flore riches et préservées. Ce voyage vous offrira la chance de découvrir les différentes facettes de l’Afrique du Sud, de la riviera du Cap aux réserves animalières du Nord.

Durée 13 jours / 10 nuits
Prochain départ 7 août 2025
Thématique Nature
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Algérie
Circuit en Algérie : Alger et les oasis du Nord du Sahara

Encore profondément marquée par les traces de la colonisation, l’Algérie est aujourd’hui heureuse de vous rouvrir ses portes. Riche d’un patrimoine historique et naturel unique, elle vous dévoile sa longue histoire à travers ses héritages arabe, berbère, andalou, ottoman… Entre médina traditionnelle et vestiges archéologiques remarquables, découvrez les richesses que la capitale algérienne a à offrir. Sans oublier l’immensité du Sahara algérien, désert grandiose alliant sable à perte de vue, dunes gigantesques et oasis magnifiques qui confèrent à l’Algérie des paysages d’une beauté unique.

Durée 11 jours / 10 nuits
Prochain départ 5 novembre 2025
Thématique Nature
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Égypte
Circuit en Égypte : Flâneries égyptiennes en dahabieh

En Égypte, il y a les sites incontournables, impressionnants et spectaculaires, où se pressent les visiteurs du monde entier avides de découvrir les secrets de cette fascinante civilisation ; et puis il y a l’Égypte authentique, habitée par un peuple accueillant et généreux. Cet itinéraire vous convie évidemment à visiter les temples qui ont fait la légende du pays mais aussi à savourer l’atmosphère des souks, les paysages de la vie rurale… À bord d’un bateau à l’ambiance feutrée et élégante ne disposant que de 8 cabines, vous profiterez pleinement de l’ambiance sereine des bords du Nil en compagnie d’un tout petit groupe.

Durée 12 jours / 10 nuits
Prochain départ 20 octobre 2025
Thématique Flâneries
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Égypte
Circuit en Égypte : Circuit-croisière Ramsès en famille

Depuis des millénaires les eaux du Nil rythment la vie du peuple égyptien. Ses crues offrent des terres fertiles, propices à l’agriculture, et sa force invite la fée électricité dans les foyers. Le long de ses rives se sont construits des temples et merveilles que le monde entier admire et que petits et grands pourront découvrir avec éblouissement au fil de cette croisière d’exception. Karnak, Abou Simbel, les pyramides de Gizeh… autant de noms évocateurs d’art et d’histoire qui sont au programme d’un itinéraire à la rencontre d’une civilisation passionnante.

Durée 10 jours / 8 nuits
Prochain départ 20 octobre 2025
Thématique ClassiquesCroisièresFamilles
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Ouganda
Ouganda, perle de l’Afrique

Pour célébrer ses 70 ans, Arts et Vie vous invite à une aventure inoubliable au cœur de l’Ouganda, la perle de l’Afrique. Ce voyage exceptionnel vous mènera de la vibrante capitale Kampala aux somptueuses chutes de Murchison, en passant par les sanctuaires animaliers et les vastes parcs nationaux. Vous vivrez des moments intenses, comme l’observation des chimpanzés et des gorilles de montagne dans leur habitat naturel, ou encore une croisière paisible sur le Nil Victoria. Ce périple unique vous dévoilera la richesse de la faune, de la flore et des cultures ougandaises, pour des souvenirs impérissables.

Durée 15 jours / 12 nuits
Prochain départ 11 septembre 2025
Thématique Nature
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Namibie
Rencontre avec les femmes héréros en Namibie

Par J.-P. Levrault, accompagnateur Arts et Vie

Le circuit Arts et Vie « Sables du Namib » invite à découvrir la passionnante Namibie, aux paysages éblouissants. Cet itinéraire permet de découvrir le parc national d’Etosha, fourmillant de vie sauvage, les dunes rouges de Sossusvlei s’étendant à perte de vue, l’abrupt canyon de la Fish River… mais aussi d’approcher des peuples, les Himbas et les Héréros, aux fascinantes traditions séculaires. Jean-Pierre Levrault, accompagnateur Arts et Vie, nous raconte ainsi une rencontre au détour du chemin avec quelques femmes d’une coopérative héréro.

Poupées portant le costume traditionnel des femmes héréros
Poupées héréros © J.-P. Levrault

Lors du voyage en Namibie organisé par Arts et Vie, nous passons par la route C35, depuis les monts Brandberg jusqu’à la ville de Khorixas. En plein désert, de petites cabanes en bois se dressent le long de la route. Là, des femmes en habit traditionnel héréro attendent patiemment pour présenter de petites poupées de tissu, soigneusement habillées du même costume emblématique.

Une robe comme symbole de résistance

Leurs vêtements sont d’amples robes victoriennes, en tout point semblables à celles que portaient autrefois les femmes allemandes. En effet, les Héréros ont choisi de se parer des mêmes costumes que ceux qui les ont colonisés à la fin du XIXe siècle, puis massacrés dans ce que l’on considère généralement comme le premier génocide allemand. Si cela peut sembler paradoxal, porter le costume du colonisateur a été pour les Héréros un signe de défiance et de force vis-à-vis de l’oppresseur. Ces vêtements leur permettent aujourd’hui d’affirmer leur identité et de revendiquer leur histoire.

Les robes que portent les femmes abordent des couleurs chatoyantes. À l’origine, couleurs et motifs permettaient de distinguer les différents groupes au sein de la communauté. Leurs coiffes sont ornées de cornes rappelant celles du bétail, car les Héréros sont des éleveurs de bovins.

Femme héréro en costume traditionnel
Femme héréro en costume traditionnel © J.-P. Levrault

Une communauté solidaire

Lorsqu’on s’arrête au bord de la route, c’est bien sûr dans l’intention de découvrir leur artisanat et d’acheter une ou plusieurs poupées. Les femmes acceptent en outre volontiers d’être photographiées avec leurs superbes robes, à condition que vous achetiez l’une de leurs créations, une manière légitime de soutenir leur communauté.

En effet, ces femmes se sont organisées en coopérative et si certaines gagnent plus d’argent que d’autres au moment du passage des touristes, l’argent est partagé entre toutes celles présentes pour la vente et celles qui confectionnent les poupées dans le village. Ce système de partage reflète la solidarité et la cohésion au sein de la communauté héréro, offrant un aperçu poignant de leur mode de vie et de leur résilience.

Découvrir le circuit Arts et Vie « Sables du Namib »

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Égypte
La « Trilogie du Caire » de Naguib Mahfouz, immersion égyptienne

Par Bénédicte Staut

 

Le Caire, métropole animée aux rues labyrinthiques et aux contrastes saisissants, servit de toile de fond vibrante aux écrits de Naguib Mahfouz, qui y puisa son inspiration pour sa célèbre trilogie, souvent désignée comme la « Trilogie du Caire ». Le premier écrivain de langue arabe à recevoir le prix Nobel de la littérature y peint une fresque captivante de la vie quotidienne, avec une richesse de détails saisissante, tout en explorant les dilemmes sociaux et les luttes individuelles qui marquent l’évolution de la société égyptienne au fil du XXe siècle. Mahfouz a ainsi consolidé sa place parmi les plus grands auteurs en laissant un héritage littéraire indélébile centré sur la vibrante métropole du Caire. Lorsqu’il raconte la vie d’une famille cairote entre les deux guerres mondiales, il propose une tension nouvelle dans la littérature arabe entre traditions et modernité, accompagnée d’éléments politiques perturbateurs.

Vue sur Le Caire avec les pyramides du plateau de Guizeh en fond. Le soleil est brûlant au-dessus des nuages et donne une atmosphère rougeoyante au paysage avec la ville dans la pénombre.
Vue sur le Caire et les pyramides au crépuscule © D. Camara

Mahfouz et Le Caire : une symbiose littéraire

Naguib Mahfouz naît le 11 décembre 1911 au Caire, plus précisément dans le vieux Caire islamique, au sein du quartier de Gamaleya. Issu d’une famille nombreuse et modeste, il se sentit élevé comme un enfant unique compte tenu de la grande différence d’âge avec ses frères et sœurs, beaucoup plus âgés que lui. Dès l’âge de 9 ans, il se tourna vers la lecture et l’écriture.

Le Nil, ce fleuve qui a transformé le désert en oasis et qui a profondément influencé la mentalité collective des Égyptiens, a également été un refuge et un foyer de création pour l’écrivain. Il vécut ainsi plusieurs années sur une dahabieh (une péniche égyptienne) avec son épouse, et cette expérience le marqua durablement.

Une révolution de la littérature égyptienne

Au début du XXe siècle, le genre littéraire prédominant en Égypte restait la poésie. Le roman y était alors perçu comme contraire aux bonnes mœurs et très occidental. Mahfouz s’empara néanmoins de ce genre, où tout ou presque restait encore à inventer. Cette initiative lui permis de devenir l’un des premiers grands romanciers de la langue arabe.

 

Son attrait pour la narration lui permit d’explorer une multitude de genres et sujets différents. Il s’intéressa ainsi à l’époque pharaonique avec Akhénaton le renégat, au réalisme que l’on peut retrouver dans Chimères, ou encore au fantastique, en proposant une poursuite des Mille et Une Nuits. Son style propose un mélange harmonieux entre l’arabe littéraire et la langue vernaculaire. Cette combinaison permet de rendre la littérature accessible à une plus grande majorité.

Le triptyque égyptien

Impasse des deux palais, 1956

Le premier volet débute comme une simple histoire de famille. Le lecteur est plongé en totale immersion dans les rues et ruelles du Caire, et découvre la complexité de la vie cairote. On suit ainsi la vie d’Ahmed Abd-el-Gawwad, père de famille, qui mène en quelque sorte une double vie. Père autoritaire attaché aux traditions au sein de son foyer, il fréquente néanmoins assidûment les lieux de plaisirs et de divertissements de la vie nocturne cairote. Le roman met en scène sa famille : Fahmi, son frère cadet, qui sous son caractère timide, cache des convictions puissantes ; Yasine, son fils aîné, issu d’une première union ; Amina, sa femme, soumise jusqu’à l’esclavage ; Khadiga, leur première fille au physique ingrat et à la langue acérée ; Aïsha, leur seconde fille, rêveuse et convoitée ; et enfin Kamal, leur benjamin intelligent. Mais le roman évoque également en filigrane la Première Guerre mondiale et ses conséquences sur le pays… 

Le Palais du désir, 1957

À travers le second volume, Naguib Mahfouz continue sa description acérée de l’intimité de la famille, développant le caractère psychologique de ses personnages avec un réalisme stupéfiant. Le récit s’attarde davantage sur les enfants qui ont désormais bien grandi, et s’affirment de plus en plus contre l’autorité du patriarche. Les conflits ne tardent pas à apparaître… La société cairote connaît également de profonds bouleversements, les traditions se perdant de plus en plus au profit des valeurs modernes.

 

Le Jardin du passé, 1957

La trilogie se termine avec Le Jardin du passé, tome dans lequel Mahfouz rend compte aux lecteurs pour la dernière fois de la vie de cette famille à travers la société et l’histoire égyptienne. Tout comme annonce le titre, ce tome laisse une large place à la réminiscence des personnages malgré les chamboulements de la politique en Égypte et l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale.

En recevant son prix Nobel de littérature en 1988, Naguib Mahfouz s’impose comme un grand écrivain de la langue arabe. Ainsi, sa trilogie est traduite dans plusieurs dizaines de langues et diffusée dans une centaine de pays, permettant de découvrir la richesse de la littérature arabe au-delà de ses frontières linguistiques et culturelles.

Découvrez tous les programmes d’Arts et Vie en Égypte

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Tunisie
1 voyage, 3 regards – Tunisie

1 voyage, 3 regards – Tunisie

Par Emmanuelle Bons

Article originellement publié dans le Arts et Vie Plus #153 – Automne 2018

La Tunisie, joyau ensoleillé de l’Afrique du Nord, dévoile un mélange fascinant de richesses culturelles, d’histoire millénaire et de paysages variés. Des cités antiques qui résonnent encore des échos des Carthaginois aux médinas animées parsemées de ruelles sinueuses, le pays offre une immersion captivante dans le passé tout en embrassant le présent avec une hospitalité chaleureuse. Partons à la découverte de ce pays où le patrimoine ancien se mêle à la modernité, où le désert laisse place à la mer, et où chaque recoin offre une invitation à l’émerveillement.

Mosaïque dans le musée d’El Djem © P. Causel

Mosaïques romaines

L’empire romain s’établit sur le sol tunisien au terme de trois guerres puniques visant à anéantir la cité-État de Carthage qui lui faisait de l’ombre en Méditerranée. Une fois débarrassée de l’encombrante rivale (en 146 av. J.-C.), Rome entreprit de fonder sa “province d’Afrique” en construisant moult villes florissantes. La Tunisie a hérité de cette époque des vestiges de grande valeur parfaitement conservés.

L’art de la mosaïque, en particulier, s’y est illustré avec un talent remarquable mêlant verve ornementale, sens des couleurs, ampleur et originalité des compositions. Le musée national du Bardo, à Tunis, abrite ainsi l’une des plus riches collections de mosaïques romaines au monde. Celles-ci proviennent de différents sites antiques du pays (Carthage, Hadrumète, Dougga, Utique) et offrent un témoignage saisissant de la vie quotidienne en Afrique romaine : scènes rurales, de chasse et de pêche, jeux du cirque, banquets ou encore célébration de la poésie, tel le fameux portrait du poète Virgile entouré de deux muses, considéré comme un joyau unique.

Le musée archéologique de Sousse livre lui aussi un panorama éloquent de cet art décoratif que la Tunisie n’a d’ailleurs jamais cessé de cultiver au fil des siècles, tandis que celui d’El Jem, petite ville située aux portes du Sahel, en fournit une autre illustration exceptionnelle avec ses pavements polychromes issus des riches villas de l’antique Thysdrus. Pour tous les amoureux de mosaïques, le pays du jasmin est une terre d’élection.  

Dans la mosquée du Barbier, à Kairouan
Dans la mosquée du Barbier, à Kairouan ©R. Andro

Kairouan, ville sacrée

La conquête arabe s’est affirmée à partir de 670 avec la création de Kairouan en plein centre du pays, à mi-chemin entre mer et montagne, entre villes byzantines du Nord et populations berbères du désert. Capitale de l’Ifriqiya jusqu’au XIIe siècle (Tunis lui succède alors dans cette fonction politique), la cité constitua un lieu de diffusion majeur de la civilisation arabo-musulmane. Elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1998. Sa médina, entourée de remparts sur trois kilomètres, abrite en effet au détour de ruelles et d’échoppes colorées des monuments exceptionnels.

Parmi eux, la Grande Mosquée, ou mosquée Oqba Ibn Nafi, est l’un des plus vieux lieux de culte musulman. Largement agrandie au IXe siècle, elle devint une source d’inspiration dans tout le Maghreb notamment par l’éventail de ses motifs décoratifs. Ses proportions sont impressionnantes : elle couvre une superficie de 9000 m2 et la salle des prières est soutenue par 400 colonnes de marbre. La mosquée des Trois Portes, édifiée à la même époque, possède quant à elle la façade sculptée la plus ancienne de l’islam. Les bassins des Aghlabides, également contemporains, attestent du remarquable ensemble hydraulique qui fut conçu pour approvisionner la ville en eau. Kairouan demeure aujourd’hui la première ville sainte du Maghreb et la quatrième du monde musulman après La Mecque, Médine et Jérusalem. Elle doit son nom à la route des caravanes (qayrawan en arabe) qui l’a traversée pendant de longs siècles.

Les ghorfas de Médenine
Les ghorfas de Médenine © J.-C. Chéron

Les ksour, étonnants greniers à grain

Le sud-est tunisien, dans la région de Tataouine, fait émerger des constructions singulières à la silhouette séduisante : les ksour. Dignes d’un décor de conte de fées, leur vocation est pourtant très pragmatique. Ce sont des greniers collectifs édifiés en pierres sèches et souvent recouverts d’un enduit ocre. Ils pouvaient être destinés à une ou plusieurs tribus, berbères ou arabes.

Ils sont composés d’un ensemble de cellules — les ghorfas — qui s’étagent sur différents niveaux, parfois jusqu’à dix mètres de haut, évoquant les alvéoles d’une ruche. Chaque cellule du dernier étage est ponctuée par un dôme. Les ksour servaient à stocker des denrées (céréales, olives) en prévision de périodes de sécheresse et assuraient leur sécurité pendant les saisons de transhumance. Ils sont généralement pourvus d’un couloir permettant d’accéder à une cour qui était un lieu de vie sociale et de transactions commerciales. Certains faisaient aussi office de citadelle : édifiés sur des éperons rocheux, en surplomb de villages troglodytiques, ils étaient utilisés comme refuges par les habitants lors d’incursions hostiles. Ceux de Douiret et Chenini sont ainsi construits sur des sites imprenables.

On dénombre une centaine de ksour dans le Sud tunisien et les plus anciens sont âgés de dix siècles. Leur fonction agricole ayant disparu depuis quelques décennies, le pays s’interroge aujourd’hui sur les meilleures façons de sauvegarder ce patrimoine si spécifique.

À découvrir lors du circuit Arts et Vie : Tunisie romaine et Sud

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1 voyage, 3 regards – Tunisie

Par Emmanuelle Bons

Article originellement publié dans le Arts et Vie Plus #153 – Automne 2018

La Tunisie, joyau ensoleillé de l’Afrique du Nord, dévoile un mélange fascinant de richesses culturelles, d’histoire millénaire et de paysages variés. Des cités antiques qui résonnent encore des échos des Carthaginois aux médinas animées parsemées de ruelles sinueuses, le pays offre une immersion captivante dans le passé tout en embrassant le présent avec une hospitalité chaleureuse. Partons à la découverte de ce pays où le patrimoine ancien se mêle à la modernité, où le désert laisse place à la mer, et où chaque recoin offre une invitation à l’émerveillement.

Mosaïque dans le musée d’El Djem © P. Causel

Mosaïques romaines

L’empire romain s’établit sur le sol tunisien au terme de trois guerres puniques visant à anéantir la cité-État de Carthage qui lui faisait de l’ombre en Méditerranée. Une fois débarrassée de l’encombrante rivale (en 146 av. J.-C.), Rome entreprit de fonder sa “province d’Afrique” en construisant moult villes florissantes. La Tunisie a hérité de cette époque des vestiges de grande valeur parfaitement conservés.

L’art de la mosaïque, en particulier, s’y est illustré avec un talent remarquable mêlant verve ornementale, sens des couleurs, ampleur et originalité des compositions. Le musée national du Bardo, à Tunis, abrite ainsi l’une des plus riches collections de mosaïques romaines au monde. Celles-ci proviennent de différents sites antiques du pays (Carthage, Hadrumète, Dougga, Utique) et offrent un témoignage saisissant de la vie quotidienne en Afrique romaine : scènes rurales, de chasse et de pêche, jeux du cirque, banquets ou encore célébration de la poésie, tel le fameux portrait du poète Virgile entouré de deux muses, considéré comme un joyau unique.

Le musée archéologique de Sousse livre lui aussi un panorama éloquent de cet art décoratif que la Tunisie n’a d’ailleurs jamais cessé de cultiver au fil des siècles, tandis que celui d’El Jem, petite ville située aux portes du Sahel, en fournit une autre illustration exceptionnelle avec ses pavements polychromes issus des riches villas de l’antique Thysdrus. Pour tous les amoureux de mosaïques, le pays du jasmin est une terre d’élection.  

Dans la mosquée du Barbier, à Kairouan
Dans la mosquée du Barbier, à Kairouan ©R. Andro

Kairouan, ville sacrée

La conquête arabe s’est affirmée à partir de 670 avec la création de Kairouan en plein centre du pays, à mi-chemin entre mer et montagne, entre villes byzantines du Nord et populations berbères du désert. Capitale de l’Ifriqiya jusqu’au XIIe siècle (Tunis lui succède alors dans cette fonction politique), la cité constitua un lieu de diffusion majeur de la civilisation arabo-musulmane. Elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1998. Sa médina, entourée de remparts sur trois kilomètres, abrite en effet au détour de ruelles et d’échoppes colorées des monuments exceptionnels.

Parmi eux, la Grande Mosquée, ou mosquée Oqba Ibn Nafi, est l’un des plus vieux lieux de culte musulman. Largement agrandie au IXe siècle, elle devint une source d’inspiration dans tout le Maghreb notamment par l’éventail de ses motifs décoratifs. Ses proportions sont impressionnantes : elle couvre une superficie de 9000 m2 et la salle des prières est soutenue par 400 colonnes de marbre. La mosquée des Trois Portes, édifiée à la même époque, possède quant à elle la façade sculptée la plus ancienne de l’islam. Les bassins des Aghlabides, également contemporains, attestent du remarquable ensemble hydraulique qui fut conçu pour approvisionner la ville en eau. Kairouan demeure aujourd’hui la première ville sainte du Maghreb et la quatrième du monde musulman après La Mecque, Médine et Jérusalem. Elle doit son nom à la route des caravanes (qayrawan en arabe) qui l’a traversée pendant de longs siècles.

Les ghorfas de Médenine
Les ghorfas de Médenine © J.-C. Chéron

Les ksour, étonnants greniers à grain

Le sud-est tunisien, dans la région de Tataouine, fait émerger des constructions singulières à la silhouette séduisante : les ksour. Dignes d’un décor de conte de fées, leur vocation est pourtant très pragmatique. Ce sont des greniers collectifs édifiés en pierres sèches et souvent recouverts d’un enduit ocre. Ils pouvaient être destinés à une ou plusieurs tribus, berbères ou arabes.

Ils sont composés d’un ensemble de cellules — les ghorfas — qui s’étagent sur différents niveaux, parfois jusqu’à dix mètres de haut, évoquant les alvéoles d’une ruche. Chaque cellule du dernier étage est ponctuée par un dôme. Les ksour servaient à stocker des denrées (céréales, olives) en prévision de périodes de sécheresse et assuraient leur sécurité pendant les saisons de transhumance. Ils sont généralement pourvus d’un couloir permettant d’accéder à une cour qui était un lieu de vie sociale et de transactions commerciales. Certains faisaient aussi office de citadelle : édifiés sur des éperons rocheux, en surplomb de villages troglodytiques, ils étaient utilisés comme refuges par les habitants lors d’incursions hostiles. Ceux de Douiret et Chenini sont ainsi construits sur des sites imprenables.

On dénombre une centaine de ksour dans le Sud tunisien et les plus anciens sont âgés de dix siècles. Leur fonction agricole ayant disparu depuis quelques décennies, le pays s’interroge aujourd’hui sur les meilleures façons de sauvegarder ce patrimoine si spécifique.

À découvrir lors du circuit Arts et Vie : Tunisie romaine et Sud